« Retour aux Infos Avalines
A eux seuls, ils font le spectacle. Dans des pentes à 100%, ils avalent les obstacles à la manière d’un serpent qui rampe en s’accrochant aux moindres aspérités. Nous sommes à 2500 mètres d’altitude, là où les mordus de la varappe pneumatique se retrouvent pour essayer les véhicules du Salon. En haut de cette zone d’essai, c’est le temple de la montée infernale, celui du devers impossible et du passage démentiel. Pas question de laisser le volant à un quidam en mal de sensation. Seuls les meilleurs s’y aventurent, embarquant parfois des passagers venus découvrir les sensations. Aux commandes d’engins spécifiques, proto du franchissement, 2 champions aux palmarès long comme un Bottin. L’un s’appelle David Bailly, l’autre Jacky Ribault. Bien qu’ils ne fussent pas de la même génération, l’œil luisant de la passion reste le même. Pour le premier, sa bouffée d’adrénaline, c’est le trial buggy. A un peu plus de trente ans, il est champion de France de la spécialité en 2 roues motrices. « Je fais le Salon du 2x4 » nous dit-il avec humour. Faite de tubes portant un moteur de Renault 21 de 140 chevaux, sa machine est le fruit de son travail : «1000 heures de travail, ça va finalement vite car c’est le 4ème que j’ai construit. Tous les plans sont dans ma tête ! ». Avec ça, il grimpe les pentes à la force de l’accélérateur, tout en tonicité. Pour le second, la coupe grisonnante, c’est le camion trial. Oui, la discipline existe en compétition et l’ami Jacky Ribault a su accrocher 4 titres de champion d’Europe de la spécialité. « J’étais pompier professionnel et pour les besoins de mon travail, j’ai du conduire des camions rouges sur tous les terrains ». « Le camion trial est très connu dans les pays de l’Est, moins en France. Mon camion est un Unimog poussé à 200 chevaux à qui on a tout enlevé » nous dit Jacky en précisant « Un camion comme ça de 4 ou 5 tonnes ne se conduit pas comme un buggy. Je dois passer les obstacles au centimètre et tout en douceur ». Précisons que la finesse d’une telle technique va jusqu’à gonfler les roues arrières à l’eau ! « En gonflant le pneumatique à moitié d’eau, on obtient comme cela des pressions de pneus de 100 grammes ». Entre la fougue du jeune et la sagesse du plus ancien, le monde du trial se retrouve dans la grande famille de ceux qui ressentent les évolutions de leur machine au poil près. « Le trial, ça ne s’apprend pas, ça se ressent » termine David Bailly. Les spectateurs peuvent assister à ces démonstration de trial tous les jours pendant le Salon sur la zone d’essai de Bellevarde.