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15 élus étaient réunis ce lundi pour le conseil municipal du mois d'octobre. Les 14 points de l'ordre du jour ont été discutés en un peu moins de deux heures et tous votés à l'unanimité. C'est évidemment le point numéro 1, concernant les hausses des tarifs des forfaits qui a été le plus discuté, même si les questions diverses ont été nombreuses et variées.
On ne déroge pas à la tradition, en commençant par l'appel, le passage en revue des différentes décisions du maire et l'approbation du procès verbal du dernier conseil municipal avant d'attaquer l'ordre du jour et le gros morceau de cette réunion, la hausse des tarifs des forfaits pour la saison à venir. Ces tarifs avaient déjà été votés lors du conseil municipal d'avril. Si le forfait journée affichait une baisse, passant de 63€ à 60€, le principe de dégressivité disparaissait, faisant passer le forfait 6 jours, de 324€ à 360€. À cela s'ajoutait une journée offerte à partir de 6 jours consécutifs, amenant les 7 jours de forfaits à 360€ contre 378€ auparavant. Aujourd'hui il est proposé de repasser le prix du forfait journée à 63€, soit le même prix que l'hiver précédent, mais sans degréssivité. La semaine de ski, six ou sept jours revenant donc aux clients a 378€. En cause bien sûr la hausse des prix de l'énergie annonce Patrick Martin, chiffres à l'appui : « Le mégawatt était de l'ordre de 54€, il a été négocié par la STVI à 550€. L'ensemble des remontées mécaniques de Val d'Isère, les deux nouveaux bus électriques, et la production de neige de culture font que la STVI consomme 16 000 Mégawatt chaque année. La société a entrepris de faire un effort de 10% sur sa consommation. […] Le chiffre d'affaire attendue, en augmentant de 3€ le forfait journée, à l'exception notable des forfaits saison pourrait générer une hausse de chiffre d'affaires de 1,8 million d'euros hors taxe. Grosso modo, c'est 170 000€ de plus pour la régie des pistes et 80 000€ au titre de la loi montagne, soit 250 000€ supplémentaires pour la collectivité. » Patrick Martin annonce que des tarifs similaires devraient être votés chez nos voisins tignards le 20 octobre prochain, harmonisant le prix du forfait pour l'accès à l'espace Tignes – Val d'Isère, et continue « Si une mesure gouvernementale venait à annoncer une baisse de coût maximum, nous avons une clause de revoyure qui fait qu'on rediscutera, non pas de la baisse de tarifs, mais de comment on repartit l'argent. Ce que j'ai pu obtenir de la STVI c'est de ramener de nouveau sa participation, pour l'année 22-23 au financement du centre aquasportif à hauteur de 400 000€. Je vous rappelle que dans la lettre d'intention ils avaient d'abord dit 300 000€, puis 350 000€ et 50 000€ supplémentaire pour la régie des pistes. La dernière proposition qui nous est faites c'est, en contrepartie d'un accès à la piscine pour les forfaits 6 jours et plus, d'avoir une participation légèrement inférieure, mais quasiment à la hauteur de celle qui était faite l'année dernière. Tout cela s'est négocié dans le week end. Le vote de ces nouveaux tarifs revêt un caractère d'urgence. La commercialisation a commencé aux tarifs votés en avril. De gros contrats ont déjà été négociés et signés, avec l'UCPA ou le Club Méditerranée aux tarifs votés en avril » Frédéric Monneret souhaite revenir sur la forme : « Les socio professionnels de la station ont reçu un mail indiquant que les tarifs allaient augmenter. Je rappelle quand même l'importance et le nécessaire débat qu'il doit y avoir en conseil municipal. Les remontées mécaniques sont délégataires de la mairie et pas l'inverse. Il y a toujours un peu d'amertume. L'assistance qu'on attendait de notre délégataire pendant le Covid, qui a touché des subventions gigantesques, n'était pas là, on a eu beau essayer de négocier c'était très compliqué. Aujourd'hui ils demandent de l'assistance de la part de la commune, je ne sais pas si c'est cynique ou pas, mais en tout cas ça rappelle le partenariat qu'on a besoin d'avoir avec notre délégataire et ce partenariat, il ne faut pas qu'il soit toujours dans un sens. Je suis très content que tu aies pu négocier cette augmentation juste envers le centre aquasportif. Il n'y avait pas de raison de baisser cet engagement. Maintenant il y a d'autres choses qui doivent être réfléchies. On a parlé d'une crèche d'entreprise. L'engagement de notre délégataire doit aller un peu plus loin que l'aspect financier. On connaît les difficultés de la commune cette année pour faire face au nombre d'enfants. Si la STVI s'engageait un peu plus sur cet aspect-là, ce serait de bon ton pour ce fameux partenariat commune délégataire. Le maire lui répond qu'une crèche d'entreprise « ne peut pas se créer en deux minutes » et pose des questions de fond : « Pourquoi un enfant dont les parents travaillent à la STVI irait dans un système privé alors que ces mêmes parents payent des impôts comme les autres et pourquoi leurs propres enfants n'auraient pas le droit d'être en commun avec les autres enfants du village?? Notre difficulté est liée essentiellement à des problèmes de recrutement. [ ...] Je salue ici les efforts phénoménaux qui sont portés par notre service RH et le service de la crèche. Le délégataire, sans vouloir me mettre à sa place, se heurterait à la même difficulté de recrutement, d'agrément, et de locaux. Là où je te rejoins Frédéric, c'est que le partage il doit avoir lieu dans les deux sens. Les efforts financiers qui sont faits sont relativement importants. Notre contrat est fait de telle manière que nous financés par un pourcentage du chiffre d'affaires. Ce n'est pas le cas partout. Val d'Isère en a bien vécu pendant des années. On arrive dans une période un peu tendu, donc c'est moins favorable. Nous sommes contraints d'avoir un chiffre d'affaires qui soit le plus haut possible. Après qu'une société gagne de l'argent, ça ne me dérange pas, c'est une question d'équilibre et aujourd'hui l'équilibre, il n'y est plus. » Anne Copin revient sur la question de la crèche d'entreprise, affirmant que la municipalité avait refusé 17 familles cette année « embauches ou pas, on ne pouvait pas les accueillir quoi qu'il arrive. Il y a 12 enfants dont les parents travaillent à la STVI, une crèche d'entreprise aurait permis de n'en refuser « que » cinq. Je comprends la complexité d'ouvrir une crèche. Il faut parler avec la STVI, trouver des solutions ensemble. C'est la plus grosse entreprise de Val d'Isère. » Répondant à une question de Sabine Demri, Patrick Martin affirme que les tarifs ne pourront pas augmenter à nouveau en cours de saison. Gérard Mattis, ainsi que Thierry Balenbois affirment que la hausse des coûts de l’énergie ne doit pas impacter la qualité de service. Le président de la Compagnie des Alpes, Dominique Marcel l'a assuré répond Patrick Martin [ ainsi qu'Olivier Simonin, directeur de Val d'Isère Téléphériques dans une interview vidéo a voir sur notre site internet NDLR]. Cependant, le maire affirme que les cabines et quais chauffants des TC10 de Solaise et de la Daille ne fonctionneront « vraisemblablement » pas cet hier. « Nos clients auront un peu plus froid au postérieur. Si on estime que c'est insupportable, on leur demandera de remettre le chauffage. » Enfin, Pierre Cerboneschi explique que « Nous avons affaire à une demande occasionnelle, ponctuelle et qui correspond a une demande opportune afin de compenser une augmentation des coûts de l’énergie, qui aura aussi pour conséquence de générer des recettes pour la municipalité. En ces périodes de disette, ça me paraît très important. À côté de ça, si dans l'accomplissement du contrat, nous avons des difficultés avec la STVI, c'est à nous d'aller devant une juridiction et de le faire valoir. On nous demande d’accepter une augmentation tarifaire de trois euros. On entend autour de nous que la STVI a pris 24 millions d'euros durant la crise Covid et n'a rien redistribué ou peu. C'est vrai, mais dans leur contrat, rien ne les obligeait à le faire. C'est à nous de faire valoir nos droits. » Après 30 minutes de discussions, ce point est voté à l'unanimité. « Je suis persuadé que nous avons pris la bonne décision », termine le maire.
Le second point de l'ordre du jour est relatif au classement de l'Office de Tourisme de Val d'Isère. Le village a obtenu le classement commune touristique en 2017 pour une durée de 5 ans et le classement « station de tourisme » en 2019 pour 12 ans. Enfin, l'office de tourisme a été classé en catégorie 1 en 2018 par arrêté du Préfet. Ce classement devant être renouvelé tous les 5 ans, il convient donc de demander une nouvelle demande de classement de l'Office de Tourisme auprès des services de l'État. Ce classement est important, car il permet à Val d'Isère de toucher 90% des droits de mutation, une taxe perçue lors de chaque vente immobilière [ainsi que de conserver la compétence tourisme, autrement dévolue à la Communauté de Communes NDLR]. Véronique Pesenti Gros demande qui est en charge du dossier. « Je ne sais pas, mais je ne doute pas qu'on va trouver quelqu'un. L'opérateur du tourisme à Val d'Isère c'est la SEM. Ce n’est pas quelque chose de très compliqué à faire, mais il ne faut pas oublier de le faire », répond Patrick Martin.
Nouvelle hausse de tarifs pour le point numéro 3, avec les tarifs des marchés forains. La police municipale propose d'augmenter les tarifs du mètre linéaire pour les marchands. D'ordinaire ce tarif était augmenté de 10 centimes tous les deux ans. Cette année, compte tenu de l'inflation, cette augmentation est de 30 centimes, portant désormais le tarif à 3,90€ du mètre linéaire. Patrick Martin précise qu'il ne s'agit pas de grosses rentrées d'argent pour la commune. Ingrid Tholmer demande, par curiosité, si une grille nationale existe. Le maire en doute, mais affirme que ce tarif est plafonné et que la législation date de 1804 et se souvient : « À Val d'Isère ça a souvent fait l'objet de beaucoup de discussions, des débats. J'ai connu une époque ou il y a eu des bagarres physiques par rapport à ça. » Patrick Martin constate aussi que le nombre de marchands est en baisse, passant en plein hiver de 45 il y a quelques années, à environ 40 aujourd'hui. Frédéric Monneret revient sur « le problème des petites chèvres. Je trouve qu'on est absolument démissionnaire sur ce problème-là d'autant qu'avant on avait une petite chèvre, maintenant on a trois stands de gens qui ne vendent rien qui engagent les clients, qui sont agressifs et qui n'ont rien à faire sur le marché forain de Val d'Isère. Il y a des solutions légales qui existent pour leur interdire de faire cela, ou de le faire différemment. Ces gens-là dégradent le marché de Val d'Isère et Val d'Isère dans son ensemble. La dernière intervention de ce type-là date d'il y a deux ans, absolument rien n'a évolué si ce n'est qu'avant on en avait un ou deux et que maintenant on en a deux ou trois. Ce serait bien que la police municipale s'empare de ce problème-là. » Patrick Martin répond qu'il avait vérifié à l'époque si ces marchands étaient bien titulaires d'une carte : « Comme tu me dis qu'il y a des possibilités de changer cela, nous nous rapprocherons, toi et moi, de la police municipale pour leur expliquer ce que la loi dit. C'est de la souffrance animale. C'est d'autant plus vexant que ces estancos que le mètre linéaire est de l'ordre de un mètre, donc ça ne rapporte rien à la commune. […] sur cette augmentation, nul doute que les forains vont râler. »
Point rapide ensuite pour désigner un correspondant incendie et secours parmi les membres du conseil municipal. Il s'agit d'un élu investi d'un rôle de sensibilisation et d'information des habitants et de conseil municipal ainsi qu'un point de contact pour les Services Départementaux d'Incendie et de Secours (SDIS). « J'avoue ne pas en avoir parlé, mais j'ai pensé tout naturellement à Matthieu [Scarafiotti, pompier volontaire NDLR], ce n'est pas très chronophage. » L’intéressé est surpris, mais se porte candidat de bonne grâce et sa candidature est acceptée à l'unanimité.
Véronique Pesenti Gros présente ensuite la troisième décision modificative du budget principal pour l’exercice en cours. « En investissement, cette modification prend en charge certains coûts de travaux notamment 41 350€ correspondant à un surcoût sur la réalisation des emplacements de garage devant l'école primaire. 26 650€ de surcoût sur le bâtiment de la police municipale, actuellement en travaux, pour intégrer la création des bureaux du CCAS dans le sein de la police municipale. Pour absorber ces surcoûts, on diminue les crédits affectés à des travaux sur les réseaux d'eau pluviale. C'est une enveloppe budgétaire qu'on garde en cas d'urgence. Comme on n’en a pas l'utilité cette année on l'affecte sur ces travaux. La note correspond à 68 000€, c'est une ventilation différente des budgets. Sur la partie fonctionnement on a juste un transfert pour intégrer le fait que le Club des Sports, dans sa convention d'objectifs a dépensé moins que ce qui était prévu initialement, donc ne demande pas 61 000€ qui correspondent au fait que des courses FIS n'ait pas été réalisées, que le budget de l'E Bike Festival était moins conséquent que prévu donc on ajuste le montant de la convention d'objectif et on transfert cette somme sur la masse salariale en prévision des hausses d'indices. Sur la section fonctionnement, on a des mouvements à hauteur de 61 000€ ». Ce point ne suscite pas de discussions.
Autre décision modificative portant sur le budget « équipements culturels et sportifs ». L'adjointe aux finances détaille : « Une modification de la section investissement uniquement a hauteur de 49 500€, permettant de « prendre en charge un surcoût sur les travaux qui vont avoir lieu au Club House du Manchet. On doit réaliser une fosse septique pour viabiliser les toilettes et les évacuations d'eau de ce bâtiment communal. On a une nécessité de faire une étude géotechnique pour pouvoir procéder aux travaux , ça génère un surcoût de 45800€, on a choisi de diminuer les crédits sur certains équipements culturels et sportifs dont les travaux n'ont pas eu lieu. » La aussi pas de discussions.
Véronique Pesenti Gros poursuit avec l'avenant a la convention d'objectif du Club des Sports pour pendre acte de la baisse de subvention. « Au lieu de verser 1 925 826€, la collectivité versera 1 865 826€ liés à des diminutions de coûts. Moins 10 000€ sur le Critérium, moins 25 000€ sur le E Bike Festival, une annulation de course de FIS et une diminution de l'enveloppe du pré club, vu la diminution du nombre d'enfants pris en charge » A nouveau pas de débat sur ce point.
Le point numéro 8 concerne le prix des loyers. La commune est propriétaire de 32 logements et « pour être en capacité de facturer les loyers aux personnes bénéficiaires de ces logements, il faut que le conseil municipal délibère » explique Véronique Pesenti Gros. Le prix est fixé à 9,08€/m². Le tarif des charges locatives s'élève a 1,13€/m², le tarif des places de parking couvert appartenant a la commune a été fixé a 60,17€ par mois, et le tarif des charges du chalet du docteur Gotteland à la Reculaz « seront au réel des dépenses réalisées et réparties entre les logements » détaille l'adjointe. La commune loue également « auprès de la Sacoval, de l'OPAC, ou même des privés, je crois, et il convient de délibérer sur la refacturation, notamment pour les places de parking et le tarif des loyers. »
« Point de forme » ensuite, afin d'intégrer un personnel du CCAS au sein du Comité Social Territorial, fusion du CHSCT ( le Comité d'Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail ) et du comité technique. Véronique Pesenti Gros précise : « Il n'y a pas pléthore de personnel puisque je crois qu'elles ne sont que deux ou trois, mais par contre si on ne veut pas déléguer la gestion au CDG (Centre de Gestion), il convient d'intégrer le personnel au sein de cet organisme représentatif. »
Les trois points suivants sont confiés à l'adjoint à la montagne Philippe Arnaud pour des points relatifs à la régie des pistes. Il est demandé dans un premier temps de nommer un membre élu parmi les membres ayant voix délibérative de sa commission d’appel d’offres ainsi que son suppléant afin qu’il participe à la commission d’appel d’offres du groupement pour l’attribution du marché de fournitures et livraison d’explosifs pour la sécurisation des domaines skiables de Tignes et de Val d’Isère. Il est proposé que Philippe Arnaud soit nommé titulaire, et Cyril Bonnevie suppléant « qui participe régulièrement et qui est un garçon explosif, surtout dans les démarrages à vélo dans les cols » sourit Patrick Martin. Même chose, il faut désigner un représentant du conseil municipal pour s'occuper de la convention concernant les secours héliportés. Le même binôme est proposé.
Nouveaux tarifs des loyers, concernant cette fois-ci la régie des pistes. On retrouve les mêmes indices que précédemment, ce point est voté à l’unanimité sans discussion.
Avant dernier point de l'ordre du jour présenté par Anne Copin au sujet du règlement intérieur de la crèche communale les Bouts'd choux. Désormais les candidatures seront anonymes « avec un numéro de dossier et un système de points en fonction de la configuration des familles. Il y a une gestion des plannings très importante pour les agréments. On demande de plus en plus de prévisionnels. On a précisé les conditions de retard, » détaille l'élue. Patrick Martin rappelle que ce règlement intérieur avait fait l'objet d'une réunion publique avec les parents « ça a été bien accueilli, il y a eu quelques applaudissements, c'est suffisamment rare pour qu'on puisse le souligner ». « Les applaudissements étaient pour le personnel de la crèche qui le mérite », précise Anne Copin. D'autres réunions similaires sont prévues dans le futur termine Patrick Martin.
Dernier point de l'ordre du jour présenté par Thierry Balenbois concernant l'accès véhicule aux locaux de la police municipale. L'élu annonce que désormais les véhicules entreront à l'arrière du bâtiment, en passant par des terrains appartenant à la copropriété le Val d’Illaz. On contrepartie la commune s'engage a prendre en charge 30% des charges de cette voie de circulation,
tant en fonctionnement qu’en investissement.
Les questions diverses furent nombreuses avec près de 40 minutes de discussion. Cyril Bonnevie ouvre cette séance en présentant des excuses : « Je tenais à m’excuser a tous pour mes absences des derniers conseils. J'ai un problème technique avec ma fille, scolarisée dans une autre région et souvent le lundi matin je suis sur la route. Vous savez tous autour de cette table que l'engagement politique, les actions qu'on mène et le travail se font avant ces conseils et après. Je suis sur que vous ne m'en tiendrez pas rigueur, je serais toujours disponible pour les avalins, pour travailler jusqu'au bout. Je vous en remercie et encore pardon. »
Gérard Mattis revient sur la question des logements pour les locaux et réitère sa demande d'un audit recensant les terrains disponibles afin d'y construire des logements pour les travailleurs. « Face à l'augmentation démesurée des prix des loyers, nous allons arriver à de grosses difficultés pour maintenir les piliers dont on a besoin pour maintenir la satisfaction de nos clients. Les gros groupes ont le pouvoir et nous allons rester sur le quai. Le nouveau bâtiment des Côves est un palliatif. » Il prend a partie Pierre Cerboneschi, adjoint à l'urbanisme et hôtelier qui avoue rencontrer les mêmes difficultés pour loger son personnel : « Il y a une surenchère permanente. On fait partie de l’hôtellerie familiale et on est en concurrence avec l’hôtellerie de groupe, nos moyens ne sont pas les mêmes. Tu parles des soins palliatifs des Côves, je crois qu'une maladie, ça se soigne aussi par un ensemble de soins palliatifs. Il y a un autre projet aux Côves, cette année on devrait sortir une quarantaine de logements et le prochain épisode ce sera dans le même ordre d'idée et une partie des logements seront destinés à l'accession à la propriété donc on pourra imaginer que les socio pros pourront souscrire à l'appel d'offres et récupérer des appartements qu'ils pourront mettre à disposition de leurs salariés. Cette année plus que jamais, on a eu affaire a certains hôtels qui ont surenchéri auprès de propriétaires avec lesquels ont avait l’habitude de contractualiser et ceux-ci nous ont demandé si on s'alignait sur les prix. Là on n’a pas eu affaire à une inflation de 5 ou 6%, mais a 10, 15 ou 20%. J'ai trouvé des solutions en louant de petits hôtels plus en exploitation depuis longtemps comme l’hôtel du Parc où le Chamois d'Or, mais c'est exactement pareil. Le Chamois d'Or on m'a dit cette année que le prix est multiplié par deux. Ceux qui prennent, ce sont toujours les mêmes. Dans le futur, avec le projet du Christiania, on aura encore affaire à encore plus de problèmes puisque c'est encore un autre groupe. On fait partie des derniers Mohicans. » « Il n'y a pas que les hôteliers qui sont victimes de cette surenchère » fait valoir Ingrid Tholmer, Pierre Cerboneschi le concède, mais affirme que le secteur de l’hôtellerie est très « consommateur de personnel » Ingrid Tholmer regrette que ces établissements qui créent ces hausses des prix soient les mêmes « qui ne jouent pas le jeu d'une ouverture jusqu'à la fin de la saison. Je sais qu'on n'a pas de moyen de pression, mais c'est d'autant plus agaçant ». Cyril Bonnevie évoque un projet à long terme avec Tignes sur le plateau en face de la Reculaz. Il affirme que nos voisins connaissent le même problème de hausse des prix des logements : « Là-bas on aurait la possibilité de faire un vrai village des saisonniers. Ça peut être une alternative. » Le maire revient sur le plateau de la Reculaz et annonce qu'il s'agit du premier sujet abordé avec le maire de Tignes Serges Revial après l'élection des deux équipes municipales en 2020. Il s'agit d'une zone humide, de l'autre côté du lac du Chevril, qui n'est pas dédié à la construction. Il y a un projet de passerelle pour faire l'abduction d'eau, mais « idéalement il faudrait une passerelle qui permet un accès. Ce plateau il est à 1,5 kilomètre de chez nous, on ne peut pas imaginer y accéder par la voie actuelle de manière régulière.» Pierre Cerboneschi doute du bien fondé de cette idée : « On est dans un marché de l'emploi qui est tendu. Les salariés ne veulent pas aller là-bas, c'est trop loin. Ils veulent être dans le centre, ils veulent profiter de la vie de Val d'Isère, ne pas dépendre de navette, évidemment ne pas dépendre de voitures. » « C'est malheureux, mais c'est fini ça » regrette Cyril Bonnevie : « quand tu vas aux Etats Unis, t'as plus un staff qui loge a Aspen, a Beaver Creek chez nous ce sera pareil. On n'aura plus le choix. Autant anticiper pour faire en sorte qu'on ai nos salariés pas trop loin. Comment tu fais quand tu bosses à Paris, à Lyon ? Tu n'es pas à trois minutes de l'endroit ou tu travailles. « Sauf qu'à Val d'Isère, on a quand même une problématique qui s'appelle le climat et si tu veux faire tourner tes entreprises, il faut que ton personnel soit sur Val d'Isère, et notamment les jours de tempête, sinon la station ne fonctionne pas, » intervient Mathieu Scarafiotti.
Changeant de sujet, Ingrid Tholmer demande une réponse précise concernant les tarifs préférentiels pour les forfaits de ski des locaux et saisonniers. « À deux mois de l'ouverture, on répond quoi à nos salariés ? » demande l'élue de l'opposition. Patrick Martin apporte une réponse similaire à celle du dernier conseil municipal : « Pendant un mois, on ne s'est pas tourné les pouces. Le tarif est de 990€ la saison. Nous avons voté un tarif avec une remise de 30% pour 350 forfaits achetés et 40% pour 1000 forfaits. Nous avons pensé que l'opérateur le plus à même de répondre a cette offre c'était Vie Val d'Is, bien que ça ne soit pas du tout sa fonction d'acheter et de revendre des forfaits. L'association œuvre au profit des travailleurs et des gens de Val d'Isère et de leurs ayants droit. Ça les a fait trembler. Ça génère des flux financiers auxquels ils ne sont pas habitués. Ils se sont entourés de conseillers juridiques, en partie financés par la société de remontées mécaniques. Ils se sont aperçus que faire du commerce, ça coûtait un peu d'argent. Le taux de carte bancaire notamment, négociés a 0,6%, sur un forfait a 595€ ça correspond a 3,57€, il n'y a aucune raison que Vie Val d'Is perde de l'argent en vendant ces forfaits. Je leur ai conseillé de couvrir ces frais en mettant leur forfait à 599€ plutôt que 595€. Il y a d'autres solutions pour couvrir ces frais. Naturellement on se tourne vers la commune, mais un certain nombre d'opérateurs, y compris les socioprofessionnels qui bénéficient de ces tarifs attractifs auraient la possibilité d'aider Vie Val d'Is à travers un mécénat ce qui leur permettrait de couvrir ces frais. Vendre 1000 forfaits ça va leur coûter grosso modo 10 000€ . Il faut trouver cette somme-là. 4 000€ pourraient être financés par le prix du forfait à 599€. Où devront se rendre les saisonniers pour acheter ces forfaits ? D'abord à Vie Val d'Is pour acheter la carte d'adhérent. Le forfait ils le récupéreront ensuite de la même manière qu'avant, aux caisses de la STVI, une fois qu'ils seront inscrits à Vie Val d'Is. L'encaissement ne se fera que par carte bancaire. Ingrid, tu peux leur répondre que le forfait est a 990€ avec une remise de 40% qui amène ce tarif a 595€ et qu'il y aura sans doute des frais de l'ordre des frais, de l'ordre de 4€ et qu'il faudra acheter la carte Vie Val d'Is qui est payante et qui va passer de 25 a 27€ pour la carte individuelle. » Gérard Mattis annonce que, lors de son assemblée générale, le syndicat des hôteliers Val CHR a voté une aide de 3000€ pour aider Vie Val d'Is dans cette mission, « pour participer à l'effort collectif. Ce serait bien que l'ensemble des commerçants apporte un soutien pour montrer qu'il y a un véritable esprit de corps. Ça créerait une considération dont nos salariés ont besoin. » « Il faut demander à l'union des commerçants », affirme Véronique Pesenti Gros. Frédéric Monneret « saute sur l'occasion, pour appeler tous les gens qui sont impliqués dans la vie du village à réactiver de manière très efficace l'union des commerçants dont on a besoin. » Patrick Martin a demandé a Vie Val d'Is d'améliorer son site internet afin de faciliter les dons, délocalisables a 66%. « Je vous rappelle que Vie Val d'Is c'est deux salariés a plein temps et un en saison, c'est pas non plus colossal » Pierre Cerboneschi demande si un tarif spécial sera proposé a un salarié arrivant en milieu de saison ? On lui répond qu'il n'existe pas de tarif mensuel.
Changeant de sujet, Frédéric Monneret demande un point sur les réserves d'eau pour la production de neige de culture. Elles se sont « considérablement améliorées et donc il n'y a pas de crainte en volume » répond Patrick Martin. Gérard Mattis demande où en sont les travaux de l'usine à neige de la Daille. Elle sera opérationnelle pour cet hiver lui répond-on. Au sujet de la ressource en eau, Matthieur Scarafiotti évoque une « super retenue collinaire à la sortie de la station qui fait 180 millions de mètres cubes d'eau, le lac du Chevril. Est-ce qu'il ne serait pas possible de négocier avec eux pour en prendre un ou deux centimètres à la surface ? » Pour la production de neige de culture sur Val d'Isère et Tignes, ce serait 8cm de hauteur d'eau du lac répond Patrick Martin. « C'est EDF.... Et EDF nous dit qu'ils sont propriétaires de l'eau. Ils autorisent royalement la consommation, mais en restent propriétaires. Notre pays fonctionne comme ça. » Sur un sujet similaire, Pierre Roux Mollard demande s'il serait envisageable de créer une usine hydroélectrique sur la commune. Un projet avait été présenté aux élus répond Patrick Martin qui rappelle qu'une centrale électrique existe déjà. « En début de mandature, on nous a présenté un projet qui partait du Pont Saint Charles jusqu'au Fornet, avec un rendement très faible et avec une dénaturation incroyable du site et qui passait par une zone humide intouchable. On n'avait pas donné suite. Le rapport pour la commune était à peine de 20 000€ par an. »
Dernier sujet évoqué en question diverses, Ingrid Tholmer regrette le manque d'activité à l'intersaison : « Je radote, ça doit être un signe de vieillesse. On est tous d'accord autour de cette table pour dire qu'on veut une vie de village, qu'on veut rendre attractif notre village à l'année et ne pas dire qu'on est un parc d'attractions. D'accord, mais quid des week end ? Pas de cinéma, pas de salle de sport. L'amicale du personnel a fait un barbecue il y a 15 jours ou trois semaines, ça a été un succès. Les gens ont besoin de se retrouver, de se fédérer à l'année. Les deux week end qui viennent de s'écouler sont pesants. » « Qu'est-ce que tu proposes toi ? » lui demande Patrick Martin, rappelant que le cinéma sera ouvert les mercredis en octobre avec un « succès relatif. S'il faut l'ouvrir le week end on le fera. » Il réaffirme que tout ne peut pas être porté par la collectivité. Ingrid Tholmer le conçoit et demande une réflexion sur cette question : « mettons-nous autour d'une table ensemble et proposons des alternatives. C'est ce qui provoque la fuite de nos familles. Les gens vont de plus en plus en bas, fuient les week end parce qu'on n’a pas d'alternative à proposer, c'est regrettable. Au même titre que si Valentin est en vacances, on n’a pas d'infos avalines pendant un mois, il est là aujourd'hui c'est tout à son honneur, mais pourquoi est-ce qu'il n'est pas remplacé ?» « C'est comme toi si on te disait qu'on aimerait avoir le supermarché du centre ouvert, on se heurte à la réalité économique aussi,» lui répond Véronique Pesenti Gros. Cyril Bonnevie donne raison a Ingrid Tholmer, mais constate que les avalins ont souvent envie de descendre durant les week end d'intersaison : « La réalité c'est qu’aujourd’hui on est une minorité à rester ici le week end. » Patrick Martin annonce qu'il fournira les résultats des ouvertures du cinéma en octobre et qu'un second projectionniste est en cours de formation afin de pouvoir diffuser des films lors des congés du projectionniste actuel. Après un peu moins de deux heures de discussions, la séance se termine. Prochain conseil municipal le 7 novembre.