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Petite table ce jeudi 23 décembre, pour le deuxième conseil municipal du mois. Une réunion a une heure plus matinale que d'ordinaire, en pleines vacances de Noël, ce qui explique que seulement 11 conseillers sur 19 aient été présents, atteignant tout juste le quorum. Conseil efficace, puisque l'ordre du jour et les questions diverses étaient épuisés au bout de 40 minutes. Nous nous attendions à des débats importants lors des trois premiers points qui concernaient l'organisation du temps de travail des agents de la collectivité, il n'en a rien été, le maire Patrick Martin repoussant l'application de cette réforme au mois de juin afin de permettre la poursuite du dialogue. La discussion s'est tout de même envenimée dans les questions diverses nous y reviendrons en fin de compte rendu.
Les trois premiers points liés au protocole du temps de travail, sur les autorisations spéciales d'absence (ASA) et sur le compte épargne temps ont été fusionnés en une nouvelle mouture et un nouveau document est distribué aux élus. Le maire en fait la lecture intégrale ce qui est assez rare pour être signalé. Un document de deux pages, assez fastidieux dont nous vous épargnerons la transcription intégrale ici. Il faut en retenir qu'a la vue du vote défavorable à l'unanimité des membres du comité technique et le préavis de grève déposé le 20 décembre dernier, le maire propose de poursuivre le dialogue avec les représentants du personnel ouvert à l'automne. Le vote de la nouvelle organisation du temps de travail devra avoir lieu au plus tard le 1er juin prochain. En attendant de trouver un accord, les dispositions actuellement en vigueur restent inchangées. Le document estime « qu'il n'est pas du tout souhaitable d'ouvrir la saison d'hiver dans un climat de tension avec une partie du personnel ». Enfin, concernant le moratoire relatif aux conditions de logement du personnel et sur les modalités d'accès au forfait de ski, les dossiers sont en cours d'examen, en particulier sur le plan juridique.
Après la lecture, Patrick Martin revient sur les échanges « nombreux, avec les représentants du personnel […] J'ai permis l'accès à ces discussions à des gens qui n'auraient pas dû être conviés, montrant un grand signe d'ouverture ». Lors du comité technique du 7 décembre à ce sujet, Patrick Martin annonce que les représentants du personnel ont voté unanimement contre et que les trois élus présents avaient voté pour. Il a donc fallu tenir un deuxième comité technique « J'ai donné un certain nombre de directions, manifestement la parole que j'ai porté n'a pas amené la confiance des représentants du personnel puisque ce vote a de nouveau été défavorable pour l'ensemble des personnels et un élu du conseil municipal s'est abstenu. La période est tendue et cette motion, qui permet de s'en tenir à la loi tout en laissant une porte ouverte à la négociation me semble la bonne solution. » Ingrid Tholmer prend la parole : « Nous l'avions évoqué en comité et demandé que ce vote soit reporté, on nous avait dit que ce n'était pas possible, on ne peut donc que s'en réjouir, mais c'est étonnant. » Gérard Mattis poursuit en affirmant que c'est lui qui s'était abstenu lors du second comité technique du 16 décembre « car je trouvais qu'il y avait une précipitation et il n'y avait pas la sérénité dont nous avons besoin. Pour avoir un esprit de corps, il faut avoir un consensus. Vous le savez, j'attache beaucoup d'importance aux logements et au forfait. Avec cette close de revoyure que vous nous proposez, nous pouvons revoir notre position, la mienne en particulier. Mais il est important que des négociations aient lieu, en particulier en janvier. » Cette délibération est finalement votée à l'unanimité.
Les trois premiers points de l'ordre du jour venant d'être signé, le point numéro quatre concerne la signature d'une Motion relative aux indemnisations devant être perçues par les communes supports de stations de montagne pour l’année 2021. Il s'agit d'une motion rédigée par l'Association Nationale des Maires de Station de Montagne (ANMSM) votée à l'unanimité par les conseillers présents. Patrick Martin annonce que la commune « a enfin touché quelques versements, pas forcément ceux que l'on attendait, sans commune mesure avec les pertes subies. Ce n'est pas le cas de toutes les communes, certaines n'ont rien reçu. Ce qu'on nous a promis, c'est 30% de ce qui a été versé en 2020. Depuis la classe de CE1, on sait que 30% de 0, ça fait pas loin de 0 »,
La commune a récemment touché environ 228 000€ pour la régie des pistes, et 268 000€ pour le budget équipements culturels et sportifs, annonce le maire qui poursuit : « Concernant la perte de taxe de séjour, la perte de taxe sur la loi montagne, ce qui fait pas loin de 3,4 millions d'euros, nous n'avons encore rien touché. Ça a fait d'ailleurs l'objet d'un échange assez vif avec madame la ministre des Sports, qui n'était pas au courant de cette situation. Je ne sais pas si ça a un lien de cause à effet, mais trois jours après, nous avions une réponse ». Gérard Mattis affirme que « c'est l'avantage d'avoir des événements de dimensions internationales, comme le Critérium de la Première Neige, car il y a des personnes importantes qui viennent, ça permet de faire passer de bons messages.C'est un point très positif qu'il faut ajouter au Critérium. » Le maire doute cependant que « notre exécutif soit capable d’autant de réactivité en moins de trois jours ».
Les deux points suivants concernent des subventions d'investissement et sont présentés par Véronique Pesenti Gros. La première est relative à l'installation des quatre modules de la gare routière, permettant aux clients d'attendre au chaud, pour environ 128 000€, ainsi que du matériel informatique et est à destination de Val d'Isère Tourisme. Les élus votent pour a l'exception d'Ingrid Tholmer qui s'abstient, reprochant le sol en gravier. Dominique Maire lui annonce qu'il s'agit d'une situation temporaire et que la moquette installée dans le chapiteau du Critérium viendra habiller ce sol en janvier et estime qu'il s'agit « d'une nette amélioration par rapport à ce que l'on a connu au cours des quatre dernières années ». « À moins que tu préfères les toilettes qu'on avait à l'époque », ironise Cyril Bonnevie. « Cette gare routière, je la trouve vraiment limite, c'est tout », répond Ingrid Tholmer. « Là-dessus nous sommes d'accord », répond Cyril Bonnevie. Autre subvention d'investissement : 10 000€ versés à la régie des pistes afin d'équiper le garage à chenillettes. La subvention est votée à l'unanimité et Gérard Mattis explicite son vote « Vous le savez à Val d'Isère, le patron c'est le client. Pour moi il y a deux services importants, c'est le service des pistes et Val d'Isère Tourisme. C'est fondamental si l'on veut que nos clients repartent avec le sourire». « Je pense que le Club des Sports et les services techniques apprécieront », répond le maire, réaffirmant que tous les services ont leur rôle à jouer.
Dernier point de l'ordre du jour, présenté par Patrick Martin qui concerne les nouveaux tarifs des frais de secours héliportés. La minute de vol sera désormais facturée 70,73€. Patrick Martin donne la parole à Cédric Bonnevie présent dans la salle pour expliquer ces tarifs. Le SAF doit changer d'appareils et passer à des modèles plus gros, demandant plus de personnel. Cet hiver, deux modèles effectueront ces secours un « petit » et un « gros ». Plutôt que de proposer deux tarifs en fonction de l'appareil dépêché pour le secours, un tarif moyen, unique est proposé afin de faciliter la facturation. L'hiver prochain, seuls les « gros » hélicoptères seront utilisés, et le tarif devrait passer à environ 80€ la minute de vol. Ce point est voté à l'unanimité.
Avant de passer aux questions diverses, Patrick Martin tient à saluer le travail du service Ressource humaine de la collectivité pour le travail mené concernant le protocole de temps de travail des agents municipaux. « À la fois le résultat de changements de règles et de lois, mais aussi le résultat d'un certain nombre de choses qui n'ont pas été faites au fil du temps et au fil des années, donc c'est bon de remettre les choses à jour. »
Il rappelle que le vernissage de l'exposition « Hôtels en héritage » a lieu ce soir.
Enfin, il souhaite de bonnes fêtes aux élus.
La séance de questions diverses est ouverte et Gérard Mattis pose trois questions. Il demande le niveau de production de neige de culture par les services de Val d'Isère Téléphériques. Patrick Martin affirme ne pas avoir la réponse et donne à nouveau la parole à Cédric Bonnevie. Il avoue ne pas connaître le niveau de production à l'instant T, mais annonce que 200 000 m3 avaient été produits il y a quelques jours, soit un tiers de ce qui est produit lors d'une saison « classique ». Pierre Roux-Mollard affirme que certaines pistes manquent de neige et que « certains endroits sont privilégiés. On s'aperçoit que certaines zones manquent terriblement d'enneigement. On a des températures négatives en ce moment et on a toujours des zones dangereuses avec des cailloux apparents. » Le maire lui répond que « la production aurait dû être meilleure à certains moments. La STVI me dit que recruter dans le domaine de la nivoculture c'est compliqué, tout cela s'est fait avec moins de personnel que d'habitude. Il ne faut pas non plus oublier la problématique de l'eau. Rappelez-vous qu'en novembre et décembre, au moment de forte production, on n’a pas beaucoup d'eau pour produire la neige, ce qui n'excuse rien du tout. »
Gérard Mattis demande ensuite à ce que les forces de l'ordre soient mobilisées dès 7h dans les prochains jours afin d'éviter les blocages de routes en raison des chutes de neige annoncées.
Enfin l'élu de l'opposition estime « qu'il n'y a pas assez de contrôles et de respect des gestes barrières dans les bars. Les cabinets médicaux me le confirment, ils ont 15 à 18 nouveaux cas positifs par jour. Inévitablement, ça ne crée que des Clusters. Le Préfet l'a bien rappelé, il faut être vigilants si on ne veut pas atteindre des couvre-feux. » Patrick Martin répond que les contrôles de passe sanitaire pour accéder aux remontées mécaniques sont 6 fois supérieurs à ce qui est demandé (5% de contrôle est demandé). La semaine du 12 au 19 décembre 6 000 contrôles ont été effectués, et tous les clients avaient un passe valide. Concernant les contrôles dans les bars, les renforts de gendarmerie arriveront les 29 décembre, les forces de l'ordre étant mobilisées jusqu'à présent en Nouvelle-Calédonie. Cyril Bonnevie prend la parole : « Je vais te répondre ; je trouve ta question très déplacée. Tu ferais mieux de t'occuper de tes affaires que de celles des autres. Le covid il existe aussi dans tes affaires, dans tes stages, dans ton hôtel. Au lieu de t’occuper et de brasser de l'air à travers des professions qui ont déjà terriblement souffert, tu ferais mieux de te concentrer sur tes affaires. Mets-toi à la place de ces gens qui ont investi. Tu as notamment, à côté de toi, une personne dont le gamin a mis de l'oseille dans une affaire et qui aujourd'hui subit de plein pot la pandémie, réfléchis un peu à ce que tu dis plutôt que de brasser du vent. Si tu sortais un peu dans les endroits, tu te rendrais compte que les professionnels dans l'ensemble font quand même très attention. Les textes de loi sont tellement mal faits, les responsables, ce ne sont pas les sociopros, ce sont nos élus, incompétents au niveau national. Si on est là, c'est à cause d'eux, on est gérés par des incompétents. » Gérard Mattis répond : « Nous avons tous des entreprises, le patron doit vérifier et mettre en application les textes de loi, faire respecter le port du masque et les jauges. » » Mais y'a pas de jauges ! » s'emporte Cyril Bonnevie qui continue : « Tu ne connais pas les arrêtés y a pas de jauges, tu nous parles de trucs qui n'existent pas. […] Il faut arrêter de créer des polémiques en essayant de diviser les professions. La chose sur laquelle on doit tous être d'accord, c'est que l'on doit faire bloc. Tu nous fais souvent la messe en nous disant en nous parlant de l’esprit montagnard et tu es le premier à tirer sur tous les montagnards» la discussion continue sur ce ton-là pendant quelques minutes avant que Lucie Martin demande de régler ce débat en dehors du Conseil Municipal. Patrick Martin termine : « Chaque professionnel a essayé de faire du mieux qu'il a pu en fonction d'un certain nombre de règles. Beaucoup de citoyens se tournent vers moi, des fois les plus anarchistes ou révolutionnaires me demandant plus de force de l'ordre et plus de police. La police municipale est présente partout où elle peut, y compris dans les files d'attente des remontées mécaniques. On a beaucoup de vacanciers qui ne respectent les règles que s'ils voient des forces de l'ordre. Les policiers municipaux ont été extrêmement sollicités au moment du Critérium. Ils ne disent rien, mais sont présents dans des conditions parfois pénibles et font le maximum pour contrôler. Sur le couvre-feu, on voit bien que tout cela est un problème d'image et qu'il nous faut envoyer l'image la plus positive possible. Le virus Gérard, il circule de partout, y compris chez les gens qui ne vont pas dans les bars. »
Avant de conclure, Patrick Martin remercie la collectivité dans son ensemble pour « l'excellente tenue de ce Critérium de la Première Neige, qui a été à la fois la démonstration d'un vrai savoir-faire et d'une vraie unité et je crains que l'ensemble de la coupe du monde ne se passe aussi bien, partout en Europe que chez nous. »
Pierre Roux Mollard termine en annonçant qu'un radar pédagogique installé récemment ne fonctionne plus et s'étonne que le radar soit déjà défectueux. Le maire lui répond que l'installation va être réparée et que cela vient probablement d'un problème électrique.