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Il est des pierres essentielles à l'équilibre d'un édifice. Dans la maison Val d'Isère, il en manque une depuis vendredi soir. André Ducarouge n'est plus. À 92 ans, le doyen du village s'en est allé, luttant depuis longtemps à son corps défendant contre une longue maladie qui lui a volé avec douleur sa vie. Il s'est éteint entouré de sa famille. Sa femme, Yvonne, ses 2 enfants Sylvie et Frédéric, ses 2 petits enfants Julien et Émilie étaient là pour l'accompagner dans cet immuable départ. Malgré sa légendaire discrétion, André avait été un homme d'actions qu'il vouait à la qualité de son travail et à sa générosité naturelle. Un soir de Noël, les cloches de l'église de Val ne sonnent pas. Appelé par le curé, il s'empresse, au détriment de son propre réveillon familial, vers le clocher pour en réparer le système électrique. N'y arrivant pas, il reste dans le beffroi pour sonner manuellement le carillon de la fête de la nativité. Personne n'en n'a jamais rien su !
André arrive à Val d'Isère en 1950 après son armée passée dans le Bataillon Colonial des parachutistes à Meucon (Morbihan), puis à Dakar au Sénégal. Spécialiste radio, il entre au service des pistes avalin pour installer les premiers téléphones des postes de secours. Charles Diebold, l'un des pionniers de la station, lui demande de rester au pays pour assurer l'entretien de ces matériels pendant l'hiver et assurer le traçage des chemins comme le Fornet ou le Prariond pour le Club des Sports pendant l'été. C'est à ce moment qu'il installe le premier système électrique de chronométrage des courses de skis et il en sera le premier opérateur. Et puis l'amour... Avec un grand A. Yvonne, la femme de sa vie, vient en bus chaque week-end de Lyon. Elle s'installe rapidement définitivement à Val. Ensemble, avec M. Mather, Ils créent le premier cinéma de Val où André est logiquement opérateur et Yvonne, ouvreuse. Tellement ancré dans la nécessité du devoir accompli, ils se marient en 1957 à Lyon, un mardi... Pas possible de sacraliser cette union un samedi à cause de la séance du week-end qu'il fallait assurer !
Puis ils se lancent dans le commerce et l'entretien des appareils électroménagers dont l'âge d'or allait éclore. André est d'abord employé par Paul Raymond, lui aussi un pionnier de Val, avant de créer en 1971 sa propre boutique, magasin qu'il tiendra avec Yvonne jusqu'à la retraite.
Il laissera le souvenir d'un homme discret, aimant, travailleur, seul dans son atelier au fond d'un garage mais ouvert à la vie, chantant souvent à tue-tête sous la douche. Il aura vécu le bonheur de connaître ses 2 arrières petits enfants Tom et Ben qu'il adorait.
Les obsèques d'André se dérouleront le mercredi 6 octobre à 14h en l'église de Val d'Isère. Sa famille et ses amis l'accompagneront jusqu'au cimetière local où il reposera.
Le corps d'André reposera ce lundi 04 et mardi 05 octobre à la Chapelle St Roch. Chacun qui le désire pourra venir lui redre une dernière visite.
Benoit Launay