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Avant de commencer ce compte rendu, nous tenions à vous présenter nos excuses pour les problèmes techniques survenus pendant la diffusion en direct de ce conseil municipal. La qualité audio proposée était indigne de Radi Val et ne permettait pas de suivre les échanges correctement. Nous espérons que le compte rendu ci-dessous vous permettra de mieux comprendre les échanges tenus ce matin.

17 élus sur 19 étaient présents au centre de Congrès pour le conseil municipal de février. Bien que ce conseil était principalement dédié à l'examen et au vote des différents budgets primitifs de 2021, le ton est resté mesuré, sans prises de bec entre majorité et opposition. L'assemblée s'est séparé après 1 heure 15 de débats.

Après l'appel et la lecture de la liste des décisions du maire, Gérard Mattis propose une minute de silence en hommage à Philippe Caillot qui nous a quittés en janvier dernier. Philippe Caillot avait été premier adjoint au conseil municipal lors de la mandature de Bernard Catelan au début des années 2000. Cette minute de silence est respectée par l'ensemble des élus.

Véronique Pesenti Gros présente ensuite les quatre premiers points relatifs aux budgets primitifs de cette année, en commençant par le budget principal. Avant le début de la réunion, Jean Paul Orange, le directeur général des services avait présenté aux élus les chiffres clés, ainsi que quelques notions de finances publiques afin que les élus puissent suivre plus facilement les débats du conseil. Le budget primitif de la ville s'élève pour cette année à 29 813 575 ,79€, dont 21 842 397€ en fonctionnement et 7 971 179,05€ en investissement. À titre de comparaison, le budget primitif 2020 présenté en conseil le 4 mars 2020 était de 39 524 429,83€, dont 26 758 512€ en fonctionnement et 12 765 917,83€ en investissement. Le budget de la régie des pistes n'est pas compris dans ce calcul et sera voté plus tard dans l'année.Cette différence de près de 10 millions d'euros s'explique bien sûr par le contexte sanitaire qui ampute la collectivité d'une partie de ces recettes, mais aussi par le fait que le vote ait eu lieu un mois plus tôt dans l'année. Un budget supplémentaire, présenté en mai ou en juin devrait apporter plus de précisions et davantage détailler ce budget.

Concernant le fonctionnement, ce budget est en baisse de 2 millions d'euros par rapport au budget réalisé en 2020. C'est le soutien aux satellites qui diminue le plus, passant de 6 398 404€ en 2020 à un prévisionnel de 4 190 888€ soit une baisse de 34%. Les subventions accordées au Club des Sports et à Val d'Isère Tourisme ont été diminuées, considérant que de nombreux événements ont dû être annulés en raison de la crise sanitaire. Véronique Pesenti Gros précise que des réunions avec les satellites sont organisées toutes les six semaines afin d'ajuster aux mieux les subventions. Des efforts sont également demandés aux équipements culturels et sportifs. L'objectif affiché est le maintien de la qualité de vie avec des budgets soutenus pour les services « qualité de vie », « vie de village » et « patrimoine », ainsi qu'un soutien fort aux projets du CCAS. Les recettes d'investissement sont en baisse, en particulier concernant la fiscalité dont les recettes baissent de plus de 10%, en raison principalement de la diminution de la taxe sur les remontées mécaniques.

Côté investissements, ce budget reste élevé et les principales opérations concernent l'aménagement du rond-point des pistes, les réaménagements du groupe scolaire, l'étude de la restructuration de l'ancienne piscine et la restructuration du poste de la police municipale. Pour financer ce plan d'investissement, la commune va contracter un emprunt de 1 865 000€.

Véronique Pesenti Gros affirme que la commune n'a encore aucune visibilité quant aux éventuelles compensations que l'État va allouer aux collectivités. Avant de passer aux votes, les conseillers de l'opposition ont quelques remarques. Tout d'abord concernant la vidéo protection, Ingrid Tholmer s'étonne de ne pas voir de budget d'investissement a ce sujet. On lui répond que cette ligne sera inscrite au budget complémentaire du printemps. L'élue de l'opposition dénonce la baisse du budget concernant la voirie « on va se contenter de juste reboucher les trous sur la route ? » Véronique Pesenti Gros répond que le prix du mètre carré linaire d'enrobé est « exorbitant », car les volumes commandés par la commune sont trop faibles. Un groupement de commandes avec les autres communes de Haute Tarentaise permettrait de faire baisser ces prix par des économies d'échelle. Cyril Bonnevie rappelle qu'en parallèle, une partie du budget investissement est consacrée à la réfection de bâtiments communaux qui commencent à vieillir, « chose que vous n'aviez, par le passé, pas l'habitude de faire ». Ingrid Tholmer continue en pointant la ligne dédiée à la protection avalanche dont le budget passe de 498 000€ en 2020 à 130 000€ cette année. Gérard Mattis s'inquiète en particulier de la tourne de la Daille qui protège le hameau des avalanches. Ingrid Tholmer continue en s'étonnant que l'investissement concernant la création du hub qui doit remplacer à l'avenir la gare routière ne soit que de 100 000€. Enfin Ingrid Tholmer critique la hausse des indemnités versées aux élus. « Je trouve que ce n'est pas très éthique, pour reprendre un terme qui vous est cher. » Patrick Martin répond qu'en effet, les indemnités versées aux élus ont augmenté, grâce à la loi « engagement et proximité » promulguée fin 2019. L'objectif est de revaloriser le travail des élus, et, la vie publique prennant du temps, de permettre à tous de s'impliquer « et pas seulement aux riches retraités. Moi ça ne me choque pas », estime le maire. Ingrid Tholmer regrette cependant le timing, plutôt malheureux en ces temps de disette budgétaire. Patrick Martin précise que ces indemnités ont été votées lors de l'installation du nouveau conseil municipal, en mai dernier. Cyril Bonnevie critique la méthode d'Ingrid Tholmer qui consiste à pointer plusieurs petites lignes budgétaires « comme une instit' ». « Ça tombe bien je suis fille d'instit », sourit l'élue. Après ces quelques questions-réponses échangées sur un ton posé, les quatre membres de l'opposition votent contre le budget primitif concernant la ville.

Véronique Pesenti Gros présente ensuite le budget primitif concernant les équipements culturels et sportifs, en nette diminution. Celui-ci passe en effet, pour la section de fonctionnement de 2 640 149€ en 2020 à 2 375 142€, soit une baisse d'un peu plus de 10%. Le village des enfants est particulièrement impacté, les dépenses de fonctionnement concernant la structure baissant d'environ 50%. Les faibles niveaux d'exploitation de la structure, en raison de la crise sanitaire permettent de réaliser des économies sur la masse salariale. L'opposition s'abstient lors du vote de ce budget primitif.

Arrive ensuite le budget primitif concernant les parkings. Son budget de fonctionnement est lui aussi en baisse de 15%, passant de 1 111 687€ en 2020 à 952 276€ cette année. Des investissements de rénovation dans les parkings sont prévus, à hauteur de 391 500€. Le budget primitif est voté à l'unanimité.

Dernier budget discuté, celui concernant l'eau et l'assainissement, en très légère baisse. Parmi les travaux à réaliser cette année, plus de 275 000€ vont être investis dans la réfection du collecteur principal de la station d'épuration. La aussi ce budget est voté à l'unanimité.

Après ces votes des différents budgets primitifs, Véronique Pesenti-Gros présente un contrat d'assurance groupe pour la couverture du risque statutaire. Ce point est voté à l'unanimité et ne suscite pas de débats.

Patrick Martin reprend la main pour lire un texte qui sera également présenté aux conseils municipaux des autres communes de Haute Tarentaise. Ce document de deux pages, intitulé « saison blanche pour notre territoire de Montagne » revient sur les pertes financières importantes pour les communes supports de station de sport d'hiver. On retiendra de ce document plusieurs phrases clés: « On devine aisément les conséquences immédiates sur les budgets des communes et de la Communauté de communes de Haute Tarentaise que l'on peut estimer à 20 millions d'euros pour 2021. [...] Il n'est pas acceptable pour un élu de voir une partie de ses habitants sur son territoire en grande souffrance sans avoir les moyens d'y remédier. Au-delà des décès causés par la pandémie de la COVID, mesure-t-on les dégâts indirects engendrés par la crise sanitaire ?» Le texte, qui sonne comme un cri d'alarme des communes de Haute Tarentaise à destination de l'État demande à ce dernier de « compenser intégralement les pertes de recettes imputées à la crise sanitaire sur le budget principal et les budgets annexes des communes de la Communauté de communes de Haute Tarentaise ». Il propose surtout de ne pas inscrire le prélèvement FPIC (Fond national de Péréquation des ressources Intercommunles et communales) au budget des communes pour 2021). En schématisant, ce fond oblige les communes « riches » à verser un prélèvement à destination des communes « pauvres » du territoire. Val d'Isère, considéré comme commune « riche », abonde ce fond de 700 000€ par an. Plus globalement, les communes de Haute Tarentaise versent plus de 3,8 millions d'euros par an à ce fond. « Nous sommes habituellement considérés comme une commune riche, mais cette année, avec l'arrêt des remontées mécaniques, je nous considère comme une commune pauvre » résume le maire. Ce point est voté à l'unanimité.

Françoise Ouachani présente ensuite deux demandes de subvention. La première concerne une aide que peut verser le département pour plusieurs types d'investissements à hauteur de 15 à 60% du total de l'investissement. Elle prend l'exemple d'une fraise à neige qu'il faut remplacer, le coût d'achat de la machine étant de 400 000€, elle espère obtenir 100 000€ de subvention du département. Ce point est voté à l'unanimité. Gérard Mattis rappelle que les subventions sont d’abord versées « à ceux qui sont le plus organisés et qui réagissent le plus vite ».

La deuxième demande concerne spécifiquement l'acquisition de matériel de vidéoprotection. Sabine Demri demande si l'intérêt de ces caméras est démontré. « On a jugé que oui », décrète Patrick Martin qui précise « ce n'est pas Big Brother non plus ». Plusieurs élus défendent alors la vidéoprotection. Thierry Balenbois explique qu'il existe plusieurs systèmes de vidéoprotection, du plus simple au plus perfectionné, le tout est de choisir le bon système. Cyril Bonnevie reprend, affirmant que la commune ne souhaite pas se diriger vers un système observé par un agent 24/24, mais plutôt d'enregistrer des images, qui pourraient être visionnées plus tard en cas de besoins. Françoise Ouachani prend l'exemple « d'un enfant de Val qui avait failli se faire enlever sur la route de la Balme il y a quelques années. En regardant les caméras, il n'y avait pas une image potable » regrette l'élue qui estime qu'un système efficace aurait pu aider à retrouver le kidnappeur potentiel. Enfin Patrick Martin ajoute l'argument de la sécurité juridique et prend l'exemple de l'avalanche du chemin des Côves d'il y a 10 jours. « Si l'incident n'avait pas connu une fin heureuse, des caméras nous auraient permis de savoir avec précision par où étaient passés les promeneurs, et d'apporter la preuve que ces randonneurs marchaient sur un secteur fermé. » Tous ces arguments sont suffisants pour convaincre Sabine Demri de l'utilité du système et la demande de subvention est votée à l'unanimité.

Enfin, Dominique Maire présente la convention d'objectif de Radio Val. L'élue présente ici les chiffres d'audience de la radio et du site internet, globalement en hausse en 2020 et demande aux élus de voter le soutient financier de 87 210€ TTC (72 675€ HT, NDLR) versé à l'association pour le développement audiovisuel de Val d'Isère. Gérard Mattis estime que Radio Val est très apprécié par la clientèle de copropriétaires et que le média est « un bon influenceur ». Ce soutien financier est voté à l'unanimité.

Dans les questions diverses, Gérard Mattis remercie l'action entreprise pour faire skier les jeunes mineurs licenciés d'un club de ski alpin sur l'envers de Bellevarde. Il salue l'effort financier entrepris. Il s'inquiète en revanche de la situation sanitaire concernant la COVID. Gérard Mattis propose de réunir toutes les forces économiques de la station en une cellule de crise afin de contrôler la situation et de trouver une solution pour limiter les regroupements de personnes. Il s'étonne d'ailleurs que la police municipale n'intervienne pas davantage afin de faire respecter les attroupements de plus de six personnes. Patrick Martin lui répond en évoquant l'interview audio publiée en podcast sur le site de Radio Val dimanche soir. Il affirme que les chiffres à Val d'Isère ne sont pas bons « mais pas catastrophiques non plus, sur 700 personnes testées 70 étaient positives il y a 15 jours. Nous sommes maintenant en phase de stabilisation. Je ne me sens pas coupable que le virus circule à Val d'Isère» confesse Patrick Martin. Il continue d'évoquer la situation en affirmant que ce sont les agents de la commune qui ont été le plus durement touchés. Concernant les rassemblements de personnes, il annonce que la Police municipale et la gendarmerie sont intervenues samedi soir. Le maire évoque la difficulté à trouver l'équilibre entre ceux qui souhaitent plus de répression et ceux qui souhaitaient travailler. « Je dois trouver l'équilibre. Je pourrais fermer la station, on aurait plus de problèmes, je ne vais pas le faire. » Le maire annonce qu'il n'y a pas encore eu de verbalisation, mais que s’il devait y en avoir, tout le monde serait concerné. Gérard Mattis remercie le maire pour ces explications et relance sur le fait qu'il n'y ait pas eu plus d'actions entreprises en concertation avec l'union des commerçants et le syndicat des hôteliers. Cyril Bonnevie prend la parole pour relativiser. Il dit avoir été à Uzès dans le sud de la France ce week end pendant le marché et que 5000 personnes étaient réunies sur la place du village. « Le monde qu'il y a en ce moment devant chez Jules, c'était la foule autour du stand du poissonnier. Sauf que là-bas, il y avait 50 stands comme ça ! On doit vivre avec ce virus, si on se retrouve avec un COVID 24 dans 5 ans on fera quoi ? On continuera d'être confinés ? On parle là de lien social, la vie doit continuer. J'en ai raz le bol du COVID, j'en ai raz le bol des gens qui nous demandent d'arrêter de vivre. » Gérard Mattis regrette que certains clients aient annulé leur séjour après avoir entendu parler de la situation du COVID à Val d'Isère. Frederic Monneret tempère en affirmant qu'il y avait eu aussi de nombreuses réservations depuis trois jours. Le sujet s'étant épuisé, Patrick Martin clôt cette séance du conseil municipal après 1 heure 15 de discussions.