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De l'avis des gens du pays, il avait une place de cœur au tableau d'honneur des pisteurs avalins. Officiant pendant 42 ans depuis 1977 , Patrick Clarey s'en est allé rejoindre à 61 ans le paradis des St Bernard des Neiges. Ses collègues lui avaient réservé la surprise d'une fête lors de son départ à la retraite le 1er février dernier. Lundi dernier, ne donnant plus de nouvelles, Patrick a été retrouvé par les pompiers et sa famille assis sur sa chaise devant son ordinateur, laissant supposer que sa fragilité avérée du cœur l'a emporté sans souffrir d'une manière subite. Né à Chambéry le 30 octobre 1959, le jeune Patrick use ses premières semelles de skis au Club des Sports de Val d'Isère où il démontre des talents certains de bon compétiteur. Puis, s'il abandonne son examen de moniteur, il s'oriente vers le service des pistes, passe son 1er et 2ème degré avant de devenir responsable de secteur du poste central. Tous les jours, parmi toutes ses missions, il vérifiait les paramètres météos et ceux du manteau neigeux, estimant ainsi les risques de coulées et prévoyant le temps. Sondages et battages n'avaient aucun secret pour lui, faisant de cette spécialité un véritable savoir-faire que seule la longue expérience de la montagne peut donner. Il finira son parcours professionnel en tant que chauffeur aux manettes de sa chenillette. Ses collègues de travail et ses amis retiendront aussi de lui cette forme de jovialité communicante qu'il avait. Jamais le dernier à égayer l'espace par des blagues ou des boutades. Le sourire de Patrick en disait long. C'était chez lui sa forme d'acceptation de l'autre. En même temps, Patrick appréciait aussi le manteau lisse de la solitude se recueillant dans le calme comme le font parfois les sages. La retraite ayant sonné, son chez-soi était pour lui une carapace. Sans contradiction avec ce rapport à la quiétude, amoureux de la nature et des grands espaces, il avait notamment déployé une passion érudite pour la pêche. Une passion que l'on retrouve dans le respect qu'il vouait aux animaux, le grand aquarium de son appartement, comme son petit chien qu'il emmenait partout, en étaient quelques-uns des nombreux témoignages. Aujourd'hui, on pense à ses parents, Jeanine et Gaston, à sa famille et ses 2 filles, Emmanuelle et Olivia. La date et les modalités de sa sépulture devraient être fixées dans les prochaines heures .
Benoit Launay