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Une vingtaine d’hébergeurs, représentants de Val d'Isère Réservation et de l'Office de Tourisme se sont retrouvés cet après-midi au Centre de Congrès pour une présentation très complète des chiffres de fréquentations de l'hiver par la société G2A. Beaucoup de ces chiffres ont déjà été donnés dans les infos avalines mais la somme d'explications et de détails mérite un compte rendu.

L'exposé s'articulait autour de trois points : Les chiffres prévisionnels de fréquentation pour cet hiver, détaillés par semaine et par hébergeur; les leviers pour améliorer le taux de remplissage lors des semaines creuses; et les résultats d'une enquête menée par G2A sur les intentions de départ en vacances des français pour cet hiver.

Comme annoncé plus tôt dans la saison, le prévisionnel de fréquentation est en hausse de 1,1% par rapport à l'hiver 2017-2018 et ce malgré une perte de 185 lits sur l'ensemble de la station. 179 d'entre eux proviennent des tours opérateurs britanniques. Un premier effet Brexit estime l'analyste de G2A. Le nombre de lits proposés par les agences immobilières est en légère hausse alors que le nombre de lits en hôtel diminue. Cela s’explique par la destruction cet été de l’hôtel Bruxelles. La capacité de Val d'Isère s'élève pour cet hiver à 24 894 lits.

La hausse, timide, du nombre de nuitées, reste cependant supérieure à celle des autres stations comparables comme Courchevel (-4,1%) ou la Plagne (+0,4%). Les Arcs affichent une hausse de fréquentation impressionnante de +14,6% du à la commercialisation cet hiver de plusieurs milliers de lits supplémentaires avec la livraison du nouveau Club Med.

Si les semaines de Noël et Nouvel an connaissent une légère anticipation de réservation par rapport à l'hiver dernier, les vacances de février accusent un retard conséquent, en particulier la première semaine de ces vacances qui concerne la zone B. Cette tendance n'est pas un épiphénomène avalin mais est générale aux grandes stations alpines. Les chiffres de l’inter-vacances de mars sont en baisse alors que les dernières semaines de saison affichent une belle progression de fréquentation. Ce sont les lits tièdes, les résidences de tourismes et les hôtels qui accusent le plus ces variations de fréquentation alors que les résidences de tourisme et tours opérateurs  affichent une fréquentation beaucoup plus stable tout au long de l'hiver. Le taux de remplissage moyen reste cependant élevé, 54% pour notre station, contre 42% en moyenne pour les autres géantes des alpes français.

G2A propose donc aux hébergeurs d'ajuster leurs prix pour remplir plus efficacement les semaines creuses. Les chiffres de G2A tendent à prouver que de nombreux hébergeurs ne baissent pas suffisamment leurs prix lors des semaines de faible fréquentation. La semaine 7 par exemple est toujours l'une des semaines les plus chères de l'année alors que les prévisions d'occupation sont en baisse par rapport à 2017. A ce jeu, les hébergeurs les plus volontaristes sont les agences immobilières, les hôtels et les résidences de tourisme. Les hébergements C2C en revanche peinent à adapter leurs tarifs. Ce focus sur l'attractivité tarifaire fut contesté plus tard par les hébergeurs qui affirment n'avoir que très peu de demandes sur certaines semaines de l'hiver malgré les baisses de prix. La directrice d'un hôtel 5 étoiles abonde, et affirme qu'il est possible de vendre quelques chambres à bas prix sur certaines semaines, mais que vendre l'intégralité des lits à un prix très dégradé n'est pas envisageable financièrement.

Enfin les analystes de G2A terminent en présentant une étude réalisée par leurs soins sur les intentions de départs en vacances des français cet hiver. 30% des sondés affirment qu'ils vont partir en vacances ou en court séjour (au moins une nuit) durant l'hiver. 20% d'entre eux ont choisi une destination à la montagne en France, ce qui, par extrapolation de G2A, concerne un potentiel de 5 millions de français. La partie la plus intéressante de cette étude était probablement celle qui concernait ceux qui, à contrario, ne partent pas en vacances à la montagne. Les analystes différencient les réfractaires, ceux qui ont une mauvaise image des stations de sports d'hiver, qu'ils jugent bondées, chères et froides, et les abandonnistes, qui ne fréquentent plus nos montagnes mais qui en gardent une bonne image. Ces deux populations affichent un revenu moyen inférieur à ceux qui viennent régulièrement passer des vacances dans des stations de sport d'hiver. Conséquence logique, c'est le prix qui rebute le plus les réfractaires et les abandonnistes, devant le manque d’intérêt pour les sports d'hiver, et les inquiétudes liées aux conditions météo et au froid. Une baisse du coût d'une semaine de vacances en montagne pourrait inciter plus de la moitié de ces deux populations à fréquenter nos stations. Les autres motifs sont la découverte d'une région, la détente et le bien être que procurent nos cimes. Plus de la moitié de ceux qui ne fréquentent pas ou plus les montagnes seraient enclins à y retourner plutôt en été qu'en hiver, preuve que la saison estivale dispose d'un potentiel de fréquentation non négligeable. En revanche, ce sont surtout les petites et moyennes stations qui seraient susceptible de capter cette potentielle clientèle.

La présentation s'est terminée par une séance de questions diverses. Un hôtelier du Fornet se demande pourquoi Val Thorens fait le plein lors de son week-end d'ouverture alors que, d'après lui, la fréquentation à Val d'Isère n'est pas du tout satisfaisante. Cécile Ferrando, directrice communication de Val d'Isère Tourisme lui rétorque que la clientèle de Val Thorens lors de l'ouverture est composée de nombreux clients à petits budgets, attirés par les prix cassés des hébergeurs de la station des 3 Vallées. Elle précise que c'est une clientèle qui consomme peu, skie peu et que ce n'est pas le genre de clientèle que recherche Val d'Isère. La discussion s'oriente sur les courts séjours. La tendance n'est plus à une semaine de vacances complète du samedi au samedi mais plutôt à 2 ou 3 nuitées consécutives affirme les analystes, parlant d'une tendance palpable sans pour autant être en mesure de donner des chiffres. L'éloignement de Val d'Isère est un handicap majeur face à cette nouvelle tendance, les vacanciers préférant partir vers des stations plus rapidement accessibles. Un hôtelier, installé depuis peu à Val d'Isère, revient sur les raisons subjectives qui incitent les abandonnistes à ne pas fréquenter les stations de sport d'hiver et pointe du doigt la critique de stations bondées. Il estime que dans nos stations de haute altitude, les domaines et les pistes sont suffisamment vastes pour accueillir un grand nombre de skieurs, ce qui n'est pas le cas des stations haut-savoyardes aux pistes plus étroites et impossibles à skier d'après lui durant les semaines de fortes fréquentations. Une discussion s'engage alors sur la possibilité de communiquer sur une station sans bouchons. De nombreuses oppositions s'élèvent, affirmant que l'attente aux remontées mécaniques peut être longue lors de certaines semaines, ou qu'il peut être difficile de trouver une table au restaurant. Enfin, la centrale de réservation affirme qu'elle mettra en place des packages aux prix attractifs pour la fin de saison, en collaboration avec Val d'Isère Téléphériques.

Les nombreux chiffres et graphiques de cette présentation sont consultables gratuitement en ligne sur le site de G2A : https://www.g2a-consulting.com/

Chaque samedi, retrouvez en vidéo sur notre site internet, un point complet sur les chiffres de fréquentation de la semaine à venir.