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« Retour aux Infos Avalines


C'est un euphémisme que de dire que le Conseil Municipal de ce soir était attendu. Un mois après « l'épisode de Colmar » et suite à l'annulation du Plan Local d'Urbanisme, le premier magistrat était attendu au tournant, en témoigne le public plus nombreux que d'habitude avec 11 personnes présentes.

14 conseillers municipaux étaient réunis pour traiter les 17 points à l’ordre du jour. Avant d'attaquer le premier, Patrick Martin, chef de file de l'opposition a tenu à lire un texte écrit de sa main, dans lequel il critique le silence de Marc Bauer depuis sa garde à vue le 19 octobre dernier. Extraits choisis : «[...].  A part une mini saillie drolatique tombée dans le vide à la réunion de la SEM [dont Radio Val s’était déjà fait l'écho NDLR], pas une prise de parole, pas l'ombre d'une explication, pas un communiqué, pas une réunion de crise. […] Le service minimum aurait été de présenter des excuses devant le conseil municipal spécialement réuni. […] Quand au maximum, cela aurait été de bien tirer les conséquences de ces propres actes. En tout cas, a titre personnel, si je m’étais retrouvé dans une telle situation, je sais quelle décision raisonnable j'aurais prise, mais visiblement nous ne sommes pas fait du même bois.» Le maire, qui a écouté le texte avec attention prend ensuite la parole : « C'est une triste histoire, injustement maltraitée. Les faits relatés par les médias sont loin d'être ceux qui se sont passés à Colmar. Je ne suis pas venu présenter des excuses devant vous car je me sens plus victime que coupable. » Marc Bauer relate ensuite ce qu'il s'est passé lors de la soirée, de son point de vue. « On a entendu que c'était une beuverie, des gens qui étaient ivres, des gens qui étaient agressifs, c'était tout l'opposé, des gens qui festoyaient gentiment, calmement dans cette soirée, des gens de 60-65 ans. [ …] Après le récit de l'arrestation du gérant de la brasserie et de son fils, le maire continue : « L'erreur qu'on a faite, […] on a eu ce côté peut être un peu cow bow, on s'est dit « le shérif a embarqué notre gars, il faut qu'on aille voir ce qu'il se passe ». Marc Bauer raconte ensuite la façon dont il s'est fait arrêté, affirmant que les propos qui lui avaient été prêtés ne sont pas les bons: « j'ai eu des propos outranciers, sûrement pas, désobligeants peut-être. Vous me connaissez j'ai du lui dire « Je suis officier de police judiciaire, vous êtes un gendarme de base mais c'est pas allé au delà. J'ai du aussi lui dire ce que tout le monde pense: « il est plus facile d’arrêter un restaurateur de 70 ans alors qu'entre temps vous avez des gens de la banlieue qui font le souk et ceux là, vous les laissez tranquilles. [….] On m'a conseillé de ne pas faire la surenchère avec les journalistes, de laisser faire les choses, elles se calmeront tranquillement. [….] C'est dommage pour Val d'Isère, c'est triste pour moi et pour ma famille. […] J'ai tenu des restaurants, j'ai eu des histoires de bruit et de tapage nocturne, on te convoque le lendemain, mais on sort pas un type de sa maison pour un truc comme ça. Après son excuse [au policier qui l'a arrêté NDLR] ça a été de dire qu'on était alcoolisés à outrance et qu'on était agressifs. » Après ce récit d'un peu moins de dix minutes, Dominique Maire, la première à poser une question, demande s'il est exact que le maire ait refusé de faire une prise de sang. Ce dernier confirme et se justifie en affirmant qu'il avait bu, mais pas à l'excès : « On avais tous bu. Après, qu'est ce que ça veut dire alcoolisé ? On aurait pas pu prendre la voiture ça c'est sûr » Patrick Martin reprend la parole et se dit « ravi des explications [ …] je t'en remercie ». Le maire continue en ajoutant qu'il avait reçu le soutien de nombreux maires, notamment ceux de Montélimar et d'Annecy. Véronique Pesanti -Gros lui demande enfin la peine encourue et la qualification des faits. « Outrage à agent » répond le maire avant de conclure « je vous dirais le tarif le 1er février [le lendemain de sa convocation à Colmar NDLR] et devant le Conseil Municipal si vous le souhaitez ».

Le conseil a ensuite repris son cours normal avec le premier point à l'ordre du jour qui concernait la vente d'une parcelle à la Legettaz, au niveau de l'usine à neige. Ce terrain accueillera un chalet de six logements. Initialement, la parcelle devait être plus grande, mais à été scindée en deux et l'autre partie vendue pour l’agrandissement du Club Méditerranée. Le terrain devait aussi être vendu , lors de la signature du compromis, le 4 novembre 2016, 2500€/m². Ce prix a été revu à la hausse depuis le conseil municipal du moi de juin. Le maire affirme « Ça ne paraît pas possible aujourd'hui et de donner du terrain en moins et de changer le prix par rapport à un compromis, acte notarié qui a une vraie valeur ». Dominique Maire s’interroge sur le sens de vendre des terrains alors qu'il n'y a plus de PLU, ce sur quoi le maire répond que , que les travaux ont commencé et que le retour au POS n'affecte pas ce dossier. Celui-ci ne devait d'ailleurs pas obligatoirement être soumis à l'approbation du Conseil, il s'agit seulement d'une sécurité juridique supplémentaire demandée par le notaire en charge du dossier pour éviter les recours. Patrick Martin se demande : « Là , on parle de combien il va payer [le promoteur] mais quand est-ce qu'il va payer ? » ce à quoi le maire répond que « c'est de l'argent qu'on va rentrer sur l'exercice 2018 ». Ce premier point est voté à l'unanimité. Didier Bonnevie, après avoir voté, revient sur le fait qu'il faut revoir la politique d'urbanisme, surtout depuis l'annulation du PLU. Ce point sera abordé, en particulier sur le quartier concerné, lors des questions diverses. Le maire, optimiste voit cette décision de justice comme une occasion de « revoir la copie  et de l'améliorer» Dominique Maire dénonce la vitesse rapide de l'urbanisation et de la densification urbaine, le maire se défend en affirmant que la loi Alur, qui permet cette densification, est une loi nationale. Le prochain PLU pourrait être plus restrictif que le précédent, évoque le premier magistrat.

Les parcelles constructibles de la Legettaz étaient également au programme du deuxième point. Aujourd'hui, le Crédit Mutuel est propriétaire du bâtiment exploité par le Club Méditerranée. Marc Bauer met en garde que ce dernier « construit souvent de grosses structures, prenant l'exemple du projet en cours aux Arcs. A Val d'Isère, la volonté n'est pas la même et la commune souhaite un établissement plus petit en taille mais plus haut en gamme. Le souhait du Club Med est de passer d'un établissement 3 tridents à un 5 tridents, donc de monter en gamme pour son établissement avalin, tout en gardant le même nombre de chambres. Celles-ci doivent cependant être plus spacieuses, deux cellules d'aujourd'hui formant une seule chambre à l'avenir. Il faut donc augmenter les surfaces de plancher de 1362m². Patrick Martin revient à la charge sur le PLU, demandant si ce permis de construire est attaquable aujourd'hui. Le permis ayant été délivré sous l'ancien Plan local d'urbanisme, le maire répond par la négative même si les délais de recours ne sont pas passés. Marc Bauer précise en revanche que les autres projets du hameaux sont eux, remis en cause. Dominique Maire demande ce qu'il se passerait en cas de recours. Le maire affirme que « les recours sont nombreux mais il n'y en a jamais un qui aboutit » Il dénonce le fait que les attaques ne soient pas portées par des raisons objectives d’esthétisme ou de hauteur de bâtiment, mais pour obtenir de l'argent du promoteur bloqué en échange d'un retrait de plainte. « Ça s'appelle du racket » affirme Marc Bauer. « C'est un sport qui est pratiqué par tous le monde à Val d'Isère, y compris les avalins » critique Dominique Maire. « C'est souvent fait par les copropriétés » ironise le maire instantanément. La membre de l'opposition se défend en disant qu'elle « ne joue pas à ça », et qu'elle désapprouve, mais qu'elle « connaît beaucoup d'avalins qui jouent ». Le maire met fin à cette rapide partie de Ping Pong en disant qu'il attend des exemples et qu'il se base sur des exemples concrets. Le point est cependant voté à l'unanimité à l'exception de Philippe Borel qui vote contre.

Urbanisme toujours lors du point numéro trois où il est sujet de la construction d'un hôtel de 38 chambres du côté des Verdets. Véronique Pesanti-Gros critique tout de suite ce point, prétextant que « cette parcelle à été mise en route par le juge qui a fait tombé le PLU. Je trouve ça un peu délicat pour nous d'entériner une convention loi Montagne alors qu'on s'est fait toquer sur cette parcelle là » Marc Bauer explique ensuite que la commune n'est pas du tout d'accord avec ce jugement, « on va très certainement faire appel ». Le maire reprend en apportant son soutien au projet, rappelant le vote positif à ce sujet lors du dernier conseil. Véronique Pesanti-Gros précise que l'opposition avait voté contre.  « Et bah vous revoterez contre aujourd'hui » tranche le maire, ce que fit le groupe, critiquant entre autre le manque de logements inclus dans la construction pour le personnel.

Retour au Club Med pour le point numéro quatre avec le vote de la convention Loi Montagne attenante. L'avantage de cette décision est la pérennité. Le maire explique qu'a la fin de cette convention d'ici 13 ans, le bâtiment continuera d'être exploité en lits chauds sans risque que le bâtiment ne soit transformé en copropriété, renforçant de fait le position du Club Med. Sébastien Frison demande si une clause de cette convention implique une exploitation l'été. Le maire répond que c'est une volonté de la commune et que si le volume d'activité estivale est suffisant, l'établissement, « plutôt orienté famille » précise Marc Bauer, ouvrira en juillet et en août. Trois des quatre membres de l'opposition votent pour, Patrick Martin précisant que l'immense majorité du personnel du Club Med est logé sur place, ce qui est une bonne chose. Philippe Borel, qui a voté contre tempère : « on leur fait quand même un cadeau en leur vendant à 650€ le m², ce que je trouve être un super cadeau, la dernière fois on leur à pratiquement donné le terrain. On leur fait un cadeau ils le revendent à une banque ». Le restaurateur va plus loin dans sa critique, dénonçant une structure qui ne fait pas travailler les avalins. Enfin il est fait question du flux de skieurs qui sortent du Club Med en hiver sur la piste M. De nombreux aménagements sont prévus pour améliorer cette portion du domaine skiable avec un déplacement du téléski du Legettaz et un cheminement plus direct pour les skieurs qui arrivent du haut de Solaise.

Les autres points ont suscité moins de débats et seront votés à l'unanimité, à l'exception des décisions budgétaires modificatives de la ville et des équipements culturels et sportifs qui essuient un vote contre de l’opposition. Des questions et débats, éloignés de l'ordre du jour émergent alors, la discussion glissant sur le passage du Tour de France en juillet prochain qui permettra de refaire certaines portions de route en mauvais état, notamment à la sortie du Fornet, ou encore des travaux de décaissement du tunnel des téléphériques dont Radio Val parle brièvement dans les infos avalaines du 21 novembre.

Le conseil se termine par des questions diverses. Didier Bonnevie tient à avoir une vue d'ensemble de l'état d'avancement des derniers chantiers. Celui de Solaise est terminé, de moins pour les parties extérieures. Il reste cependant de nombreux vestige des travaux du côté du Plan. Les deux grues du chantier à proximité de la gare centrale seront démontées la semaine prochaine et celles du chantier du Front de neige les 30 novembre et 5 décembre. Du côté du futur palace Mademoiselle Val d'Isère l'aménagement de la partie arrière de l'établissement pose problème. La circulation est difficile aujourd'hui avec la poste et, de l'avis du maire, les futures magasins de luxe qui accompagneront l’hôtel cohabiteront mal avec une boite postale. Il est donc question de déplacer cette dernière, même si aucune solution n'a encore été réellement étudiée.

Une autre question concernait l'avenir de la Zone du Coin depuis l'annulation du PLU. Le retour au Plan d'occupation des sols rend la construction de certaines tranches du projet impossible, la tranche concernant les futures crèche et gare routière possibles mais dans une version allégée. S'en suit un débat récurrent sur la trop grande densification urbaine, porté par Dominique Maire. Le maire avoue ne pas être d'accord, affirmant que les constructions récentes sont certes plus grosses, mais plus belles et prend l'exemple du Grizly, en haut de la station. Marc Bauer se défend en prenant un autre exemple, au sud du Col de l'Iseran : « Bonneval a fait le choix de freiner il y a 20 ans, aujourd'hui tout le monde a fui le pays » et affirme qu'aujourd'hui les jeunes avalins restent dans la station, attirés par les perspectives économiques.

Marc Bauer fait ensuite le point sur l'ouverture des remontées mécaniques et des pistes pour le week end Premières Traces, les mêmes informations sont disponibles dans les infos avalaines du 20 novembre.

Enfin l'avenir du Club des Sports est évoqué. Si plusieurs candidatures spontanées sont arrivés depuis l'annonce du départ de Vincent Jay du poste de directeur, la place de président, occupée jusqu'alors par Eric Mattis, ne semble pas trouver preneur. Le maire estime toutefois qu'il serait judicieux de trouver un nouveau président avant le Criterium afin que celui-ci puisse être présenté au monde du ski et pour pouvoir accélérer le recrutement du prochain directeur.

Patrick Martin termine, après près de deux heures d'assemblée que la station mérite un énorme coup de balais avant le début de saison, tant la poussière et la terre sont encore omniprésentes dans la station.