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La Cour des Comptes a rendu public, dans un dossier de 82 pages, son travail sur les viabilités économiques des stations de sports d'hiver pour les décennies à venir en fonction, notamment, de la gestion de chacune des stations mais aussi, et surtout, de l'évolution climatique des 30 prochaines années. 17 domaines ont été examinés pour ce rapport. Si Val d'Isère ne faisait pas partie de l’échantillonnage, Tignes était incluse dans ce panel d'observation constitué de petites et très grandes stations situées à différentes altitudes. « Favorisée par un réseau dense d’infrastructures et un soutien important et constant des pouvoirs publics, l’économie de la neige a accompagné depuis les années 1960 la reconversion agricole et industrielle des zones de montagne. Alors que ce secteur est désormais mature, ce moteur des économies alpines est confronté aux conséquences du réchauffement climatique » constate la Cour des comptes, rajoutant « La concomitance de ces enjeux doit donc conduire les collectivités à faire évoluer rapidement la gouvernance et le fonctionnement des domaines skiables pour s’adapter suffisamment tôt à un futur où le ski et les sports de neige ne seront plus leur unique ressource. Pour les stations de basse montagne, préparer la reconversion est dès à présent nécessaire »

Voici les conclusions de la Cour des Comptes :

« Le réchauffement climatique modifie profondément les équilibres sur lesquels se sont construits le dynamisme et l’économie des stations de ski. L’altitude des grands domaines skiables, le niveau d’équipement des stations intégrées, et la qualité des sites et des paysages permettront néanmoins le maintien d’un tourisme d’hiver attractif dans le massif nord-alpin. Mais toutes les stations de ski ne seront pas égales devant les évolutions et certaines devront faire des choix allant jusqu’à la reconversion. Les grandes stations d’altitude (au-delà de 1 800 m), en capacité d’investir, d’améliorer la qualité d’accueil, de transport et de s’adapter aux aléas climatiques, gagneront en attractivité en concentrant la clientèle des sports de neige. L’environnement concurrentiel dans lequel sont exploités les domaines appellerait cependant une réflexion plus globale sur le cadre juridique et économique existant, dont certains opérateurs soulignent le caractère inadapté. En fonction de leur altitude et de leur exposition, les stations de moyenne montagne doivent privilégier, à des échelles de massif ou de vallées, la coopération et la complémentarité, que peuvent encourager l’État comme les collectivités départementales ou régionales. Une transition rapide des stations les plus basses, aux finances fragilisées, souvent proches des grandes agglomérations alpines, vers un tourisme de proximité diversifié et mieux réparti entre les saisons, permettrait de limiter des cessations d’activité traumatisantes. Ces perspectives doivent être intégrées dans la gestion des domaines comme dans les contrats de délégation, afin de favoriser le maintien d’une activité soutenable ou, le cas échéant, l’engagement prudent de diversifications ».

 

Benoit Launay