Les cheveux bruns frisés, les lunettes épaisses, Gilbert Allosio était reconnaissable parmi tous. Le mari de Maryse Rond qu'il avait connu en 1954 n'est plus, parti vers un autre monde à l'âge de 89 ans. Il s'est éteint mardi matin à l'hôpital de Bourg St Maurice d'une insuffisance respiratoire que le cœur ne pouvait plus compenser. Originaire de Moutiers, d'une famille italienne, Gilbert monte en 1953 travailler pour l'entreprise Billard au barrage du lac de la Sassière. C'est à l'automne de la même année qu'il rencontre Maryse, native du Fornet. « C'était au bal du dimanche au bar de la Galise. Il était beau et il dansait bien » nous dit Maryse conquise. Gilbert reste l'hiver qui suit à Val d'Isère où il a la charge du compresseur qui permet de creuser la canalisation d'eau venant de Bonneval, laquelle alimente la turbine de l'usine hydroélectrique de la Daille. Maryse et Gilbert se fréquentent puis se marie en 1955. C'est à partir de cette année-là qu'il rejoint la STVI où travaillait sa femme. Il s'occupe du téléski du Plan. Il doit vite apprendre à skier. Il n'a pas le choix car il descend chaque matin depuis la gare supérieure du téléphérique de Solaise les bidons de fuel qui alimente le moteur diesel de l'appareil. Puis au fil des remontées mécaniques, il devient en 1974 l'un des chauffeurs du Téléphérique du Fornet à 2 pas duquel il vit dans la maison familiale du Fornet. De cette union naissent Edmonde, Rachel et Valérie. Avant d'établir son camp de vie à Val d'Isère, Gilbert avait exercé d'autres missions. D'abord dans la marine à l'âge de 18 ans où il part 2 années à Saïgon en pleine guerre d’Indochine. Puis, il travaille dans les mines de fer de Longwy. C'est qu'un accident lui fait perdre la vue d'un œil. Il rejoint ensuite Lyon pour y être grutier. Gilbert était un bavard avec ses amis, notamment ceux de l'armée de l'air avec qui il avait des conversations de passionnés. Gilbert aimait aussi lire et faire des mots croisés. Mais il laissera quelques belles empreintes indélébiles de son talent. Il adorait en effet travailler le bois en sculptant avec passion des arabesques et rosaces. Et puis la politique... une autre passion qui l'avait amené à faire du socialisme un idéal de pensée. La bénédiction des obsèques de Gilbert se déroulera vendredi 02 février à 15h30 en l'église de Val. Le lendemain, il sera incinéré au crématorium de Chambéry. Ses cendres reviendront ensuite à Val d’Isère afin d'être déposées dans le caveau familial dès que la neige du cimetière aura fondu.

(Notre photo : Gilbert et Maryse Allosio)

Benoit Launay

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