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En 4 Critériums de la Première Neige, Vincent Jay a tout connu. De l'annulation pure et dure à l'effervescence populaire des victoires française, l'homme orchestre du Critérium est entré dans la course comme pour une olympiade. Le champion olympique de Biathlon a fait ses armes au pays en tant que manitou de la Coupe du Monde de Ski alpin à force de travail, de persévérance et d’opiniâtreté. Vincent Jay est comme ça. Entier. Pour cette 62ème édition, Val d'Isère retrouve un enneigement et une météo dignes de décembre. Si les fortes quantités de neige tombées ces derniers jours font le bonheur des skieurs loisirs, il en est autrement pour la Coupe du Monde de Ski. En effet, les préparateurs de la pistes travaillent le manteau neigeux de telle manière à ce qu'il soit compact et dur, ceci afin de donner la même chances aux compétiteurs. Résultat, il faut évacuer le surplus de neige fraîche afin de préserver la structure initiale. Un travail de titan. Vincent Jay a mis en place une organisation spécifique commandée par les humeurs du temps. Il faut en effet savoir anticiper la bourrasque de neige pour mettre en place des groupes d'hommes et de femmes remettant en place le travail détruit par les précipitations. Et pour cela, il faut mobiliser les troupes à 4h du matin et convaincre que, malgré l'effort, tout est possible. Le Slalom et le Géant homme n'ont pas échappé à cette règle, ce qui a été couronné de succès même si le fil entre la faisabilité de la compétition et son annulation était mince comme une lame de rasoir. « La particularité de Val d'Isère est que, dans les moments difficiles, tout le monde est soudé » nous dit Vincent Jay en rajoutant « Il y avait 90 moniteurs, 50 pisteurs, les bénévoles et personnels de Val d'Isère Téléphériques et de la commune, et toutes ces personnes ont réussi à sauver la course ». Il conclue par ces mots « Tous unis dans l’effort, c'est ça qu'il faut retenir. Je pense que la bataille était bien préparée. On était tous fiers d'avoir l'Aigle de Val d'Isère sur la poitrine». Le Critérium n'est pas terminé. Place ce week-end aux épreuves dames avec des modifications de programme accordées aux prévisions météo. Hier matin, Vincent a remobilisé les armées de la neige pour remettre en état le ruban de neige dévasté par les coups de vents tempétueux. Une centaine de personnes noyées dans les bourrasques tentait de redonner un aspect présentable de la piste alors même que, la vielle, celle-ci était parfaite. C'est ça le Critérium : refaire le lendemain ce que l'humeur du temps détruit la veille. Mais la victoire de ces travailleurs de la neige est simple : voir leurs champions prendre le départ des courses sans se douter que ces forçats de la piste ont passé une bonne partie de la nuit à reconstruire un terrain de jeu digne des grandes courses internationales.
Benoit Launay