« Retour aux Infos Avalines
C'est l'une des opération les plus difficiles de la préparation de la piste de Coupe du Monde du Critérium de la Première Neige. Un plongeon dans l'univers glacé d'une eau gelant les hommes des heures durant. Afin de rendre équitable le passage des champions s'élançant dans le Géant et le Slalom de samedi et dimanche prochain, la piste de Bellevarde doit ressembler à une masse de béton glacée qui doit résister sans broncher à toutes les incartades des puissantes prises de quarres des compétiteurs. Pour cela, il n'y a pas d'autres solutions que d'humidifier la neige, le froid faisant le reste en glaçant celle-ci. Pour cette opération, il faut un appareil spécial, une « Steinbach », ressemblant à un long tuyau rigide pourvu d'injecteurs faisant rentrer par la pression l'eau dans la neige. Toutes les 10 secondes, les porteurs de cette barre la décale vers l'aval, et ainsi de suite depuis le départ jusqu'à l'arrivée. Chaque mouvement des hommes qui portent ces barres est un effort intense. Dans le froid glacial de la nuit, chaque projection d'eau au moment des translations se transforme en milliers de gouttes se collant aux vêtements avant de se transformer en glace. Résultat, outre la force qu'il faut déployer pendant des heures, il faut lutter contre la gel qui vient se coller aux tenues en même temps qu'il faut garder l'équilibre dans une pente si raide qu'un objet glissant en haut de celle-ci se retrouve 500 mètres plus bas. Bref, l'opération de l'arrosage d'une piste de ski n'a rien à voir avec celui, plus bucolique, de nos fleurs. Les pisteurs, les moniteurs, les nivoculteurs ont, à Val d'Isère, une expérience forte et quasi militaire de cet événement qui fait la curiosité des avalins. À chaque cri ou coup de sifflet, les hommes s'exécutent pour déplacer les barres d'injections. Cet hiver, cette équipe expérimentée a accueilli une délégation coréenne venue donner la main. Une délégation de 15 Coréens est en effet actuellement à Val d'Isère pour suivre les préparatifs de ces compétitions. Ils ont participé à cette injection et c'était une première pour eux. Ils préparent de cette manière leur apprentissage en vue des Jeux Olympiques d'hiver à Pyeongchang en 2018.