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Le week-end qui vient de s'écouler aura été, pour le moins, très sportif à Val d'Isère. Après un kilomètre vertical, une course à pied en balcon, le point d'orgue était incontestablement le grand parcours de l'High Trail Vanoise 2016, une course à pied à travers la montagne longue de 67 km pour un dénivelé de 5400 mètres d'altitude. Sur le papier, un trail presque comme les autres, sauf qu'il revêtait, en ce tracé jamais emprunté, un caractère différent, celui d'un cheminement reconnu comme étant extrêmement difficile exigeant un engagement physique hors du commun : « C'est très dur » nous a dit Nicolas Martin, le vainqueur, qui a avalé les 67 km d'un dénivelé de 5400 m en 9h 28m et 34 s. Après avoir franchi la Grande Motte de Tignes à 3653 m d'altitude. les coureurs se sont retrouvés face au mur du Picheru, une belle montée de 1100 m qui en a surpris plus d'un : « Avec la chaleur, on est en plein soleil, c'est très dur mais on est là pour en chier » nous dit un concurrent au passage de la paroi où 2 pics rocheux forment une fenêtre avec vue sur Val. Puis la montée du Fornet au Col Pers, la dernière grosse difficulté de la journée, n'a pas donné de chance à ceux qui avaient le mollet un peu faible. 1400 mètres de dénivelé positif qui se termine à plus de 3300 mètres d'altitude : « Je viens spécialement de Normandie, j'abandonne au Col de l'Iseran, le Col Pers m'a coupé les jambes, mais je reviendrai » nous précise un coureur accueilli au Col par un généreux buffet musical. La meilleure fille termine 6ème au scratch... un énorme exploit réalisé en 10h13m. Anne Lise Rousset, vétérinaire venant de Rodez, a remporté avec panache et un rayonnant sourire la course : « ça a été très très dur, mais je suis tellement ravie et je suis super-contente ». Un parcours extrême. La neige molle des névés (15% du parcours), les pentes très fortes, le fait d'avoir un tracé novateur, la chaleur ont été autant d'éléments qui ont fait que la compétition a été moins rapide que prévue par les organisateurs. Il a fallu réajuster les « barrières horaires », limites maxi d'horaires de passages aux points intermédiaires. Les trailers expliquaient que l'horaire limite de passage devait être décalé car il leur semblait, pour la plupart, impossible d'atteindre celui initialement décidé. Tous ces éléments, et d'autres, ont fait que le taux d'abandon représentait un chiffre de 71%. Sur les 166 coureurs, 48 ont franchi la ligne d'arrivée. C'est la loi de l'apprentissage. Dans l'aire d'arrivée, les organisateurs ont bien conscience de ces défaillances de jeunesse qui seront corrigées dès l'année prochaine. Mais ils remarquent aussi les efforts réalisés au niveau de la qualité d'accueil, de l'aménagement de l'aire de départ avec un écran géant, des repas proposés avec soins, des généreux points de ravitaillement. 150 personnes et bénévoles ont à ce titre apporté leurs compétences à l'affaire. Néanmoins, selon les observateurs, il ne faut pas céder à la facilité démagogique consistant à dénigrer l'événement. L'High Trail Vanoise a trouvé sa voie, celle d'une compétition extrême. Et cette perspective plaît par essence aux trailers en quête de défis personnels permanents. L'High Trail Vanoise, corrigé de ses défauts de jeunesse, devrait vite conquérir les fervents de la discipline, si tant est qu'ils souhaitent partir à la conquête de leurs propres limites.