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Après les 60 cm de neige tombée ces dernières heures à Val d'Isère, les services nivologiques avaient évalué le risque de coulées et d'avalanches à 4 sur une échelle de 5. Mais voilà, l'appel d'une formidable poudreuse a été plus fort que la raison et la menace d'un danger sournois. 2 avalanches aux conséquences dramatiques sont venues ce matin rappeler que la montagne imposait sa loi à ceux qui voulaient la braver. Vers 10h30, 3 saisonniers de Val d’Isère se sont échappés des pistes en haut de Bellevarde pour rejoindre la traversée du Kern. Pas de chance, ils déclenchaient à leur passage une plaque de neige qui n’avait pas eu le temps de se stabiliser. À ce propos les anciens le disaient, « Attendre 3 jours avant de se lancer sur la neige fraîche ». Longue de 120 m, large de 80 m, la cassure mesurait en son sommet 80 cm. Fort heureusement, les pisteurs intervenaient très rapidement sur le lieu des faits, aidés par l’hélicoptère du SAF de Val qui s’occupe de la logistique de transport d’hommes et de matériels en ces circonstances. Ils étaient 8 sur le terrain. Le premier skieur était sorti rapidement de la neige, le second, enseveli sous 1m50 de neige, était retrouvé au bout de 5 mn, équipé d’un DVA. Le 3ème skieur n’était pas impacté par la coulée. Resté inconscient 10 minutes, le 1er skieur reprenait ses esprits tout en restant en état de choc. Il peut brûler un cierge. Les secouristes procédaient à un long massage cardiaque au second skieur, un kiné de Val, avant de repartir dans un état très grave en direction de Grenoble dans l’hélico médicalisé du SMUR accompagné par les CRS de montagne.
1 heure plus tard, un groupe de skieurs espagnols déclenchaient sous leurs spatules une avalanche au dessus de la piste fermée des Santons. L’un d’entre eux se retrouvait enseveli sous 1m50 de neige dans une coulée longue de 80m, large de 30m dont la cassure était estimé à 1m. 15 pisteurs et 2 chiens d’avalanches étaient dépêchés sur place. Le skieur, âgé de 37 ans, était retrouvé assez rapidement. Les secouristes accompagnés par le médecin du SMUR tentaient une réanimation pendant plus d’une heure mais devaient se résigner, le médecin constatant le décès du malheureux. Il était acheminé par hélico dans la station avant d’être déposé dans la chapelle du village par les pompiers. L’homme n’avait pas de DVA. Malgré les conseils répétés des pisteurs, une fois de plus, l’appel de la poudreuse a été pour certains irrésistible. Mais qu’advient-il de ces séjours de vacances ou passages saisonniers endeuillés ? Une grande tristesse pour ceux qui restent et un grand remord de n’avoir pu résister à une tentation meurtrière.