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Depuis quelques jours, l'événement ne passe pas inaperçu. Les automobilistes franchissant le Col de l'Iseran depuis la Maurienne croisent à 2770 mètres d'altitude une robuste machine de 30 tonnes à la forme peu conventionnelle. L'engin possède en sa proue un énorme touret de 408 mères de câble alors qu'il laisse en sa poupe un sillon large d'une quarantaine de centimètres sur un mètre de profondeur. Dans cette tranchée, ERDF dépose un câble d'une section de 3 fois 240 mm², composé d'une âme en acier et d'un conducteur en alliage d'aluminium. Il transportera à terme une énergie électrique de 20 000 volts. Au dessus, vient se poser un tube accueillant une fibre optique. Sur cette terre isolée, perdue quelque part aux confins de la jonction entre la Tarentaise et la Maurienne, le progrès est en marche. ERDF enfouit là le savoir-faire de son expérience. La ligne électrique enterrée vient remplacer celle existence et aérienne, que les 4 vents et 4 saisons rendent faillibles et instables. Elle assurera un bouclage efficace et fiable de l'arrivée d’électricité au Col de l'Iseran assurant ainsi une continuité électrique stable entre les 2 vallées. Elle assurera aussi une alimentation indépendante des intempéries aux remontées mécaniques du Pisaillas. L'opération prendra du temps, le temps nécessaire relatif aux affres du terrain et aux conditions météo. Partie du haut du Col, la machine avalera les 14 km de descente vers Bonneval le long de la route à la vitesse de 200 mètres par jour. Une telle opération coûte cher, 100 Euros le mètre. Sur 14 kilomètres, l'opération coûtera au total près de 2 millions d'Euros. Rien que pour la roue crantée creusant la tranchée, les techniciens prévoient un remplacement de 2000 dents arracheuses de terre à 20 Euros pièce. Jeudi dernier, les maires de Bonneval et de Val d'Isère ainsi que les sous préfets de Tarentaise et de Maurienne, ont accompagné Benoit Kirba, le directeur territorial d'ERDF, pour voir l'évolution et l'ingénierie d'un tel dispositif. Les entreprises concernées, Fibréa pour la fibre, Potain et Gramari pour le creusement, étaient aussi présentes. L'opération « Villes à la montagne » d'ERDF a débloqué un budget conséquent pour enfouir dans programme d'envergure les lignes électriques savoyardes. Les lignes enterrées représentent 57% du réseau en Savoie, ce qui en fait le département le mieux équipé de cette manière en France. Mais, il restera le côté Tarentaise du Col de l'Iseran. Pour l'instant, l'idée est dans les tuyaux mais les budgets ne sont pas encore débloqués pour cela. Il faudra de surcroît au moins un an d'étude avant d'entamer les moindres travaux sur place.