"J'ai entendu une grosse détonation" dit un randonneur à Laurent, gardien du Refuge du Prariond. En début d'après midi, une poche d'eau  au niveau de la Galise s'est libérée d'un coup. C'est en tous les cas, l'hypothèse la plus visible et la plus plausible. Une trace plus sombre sur ce massif montre l'emplacement d'un écoulement important sur une moraine terreuse. Une lame d'eau a ensuite déferlé la montagne empruntant le ruisseau situé juste à côté du refuge. "Elle est passée en contrebas de la passerelle" nous dit Laurent, elle devait faire 6 mètres de large sur 2 mètres de haut. Depuis, c'est un écoulement incessant, mais moins puissant, qui se produit. Cet écoulement est venu mourir dans l’Isère rendant la rivière totalement marron clair, sans limpidité. L'usine pico électrique alimentant en électricité le refuge s'est arrêtée nette. Sa prise d'eau est dans le ruisseau et la canalisation est embourbée. Le flux d'eau important n'a pas débordé du lit de l'Isère. Les travaux d'élargissement de ce cours d’eau il y a 2 ans au Laisinant ont permis de réguler le surplus du débit de boue. En revanche, il est probable que la vie aquatique y ait subi des dommages. Les gendarmes monteront, probablement avec un géologue, pour connaître l’origine exacte de cette coulée et les conséquences possibles. Jean Pierre Aguillon, le directeur de la Régie des Pistes, a fait une approche du lieu. Selon lui, un rocher se serait décroché en amont d'un petit lac de fonte de glacier, provoquant un débordement d'une vague d'eau lequel aurait creusé une encoche permettant l'évacuation d'une grande partie de cette retenue naturelle. Vers 19h, les eaux de l'Isère était encore bien noires mais un peu plus claires que celles de l'après midi.

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