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Il est 8h du matin. Sous un ciel pour le moins menaçant qui n’a su ne donner que des larmes d’orages pendant la nuit, les organisateurs de la 9ème « journée environnement » lèvent les yeux au ciel qui, une fois de plus, a décidé de grimacer à l’occasion de ce rendez-vous annuel. « Ce n’est pas la pluie qui nous gêne, c’est l’orage » nous dit Angèle, la coordonnatrice générale de l’événement,  responsable de l'association Vie Val d'Is. A ses côtés Rémi, Carole, Mathieu, Gaelle, Kevin, Larissa (venue spécialement du Brésil) et tant d’autres viennent en ordre de marche donner la main. Au total, ils sont 30 à préparer de longue date l’événement. Devant les menaces, le programme est réétudié et le staff aux commandes décide de varier les itinéraires avec la précaution qu’ils soient accessibles aux autos au cas où il faudrait se réfugier rapidement. Il parsème les 91 ramasseurs bénévoles, un record, en 5 sites différents s’étalant du Col de l’Iseran à l’intermédiaire de la Daille en passant par le Manchet. 9h, après une collation dynamisante à laquelle participe Gérard Mattis le 1er adjoint venu encourager les équipes, tout ce petit monde se dirige vers les gisements de détritus. Sous une pluie battante, les plateaux de véhicules récolteurs se remplissent. Souvent, il faut faire preuve de la science des équilibres pour les charger sans risque de débordements intempestifs.  Le 4x4 à plateau du Pisaillas déborde d’objets en tous genres. 12h, Retour au camp de base. Il est l’heure de comptabiliser les efforts de ces prospecteurs du monde du préjudice visuel. Après la paella réconfortante du midi, la pesée des détritus fait grimper la balance à 840 kg de déchets inertes ou imbéciles. L’année dernière, il n’y en avait eu, si nous osions écrire, que 647 kg. Fin de l’opération. Enfin presque. Le concours des déchets les plus insolites a permis de récompenser les découvreurs d’un pneu de 90kg au fond de l’eau, d’un tube de dentifrice, d’une brosse pour chien et… une coquille d’huître. Dans les déserts de la pleine montagne, les imaginations les plus créatives peuvent se construire des histoires abracadabrantesques autour de ces objets. Et puis, bien sûr, les mégots… Fumeurs désespérément pollueurs. Une mention spéciale pour eux et notamment pour ceux qui refusent encore d’admettre l’existence si pratique de cendriers de poches. Dans cette foule de ramasseurs, pour laquelle la pluie n’était finalement qu’un élément superflu, il faut reconnaître le mérite de tous ces anonymes. Il y avait là des saisonniers, des employés et de nombreux vacanciers, venus nettement plus en nombre encore que les années passées. « On vient souvent, et on ne veut pas voir la montagne des avalins souillées, ça nous paraît normal » nous dit un ramasseur en vacances venu de Bretagne. La population locale faite de ceux pour qui la montagne représente son patrimoine historique et sa source de revenus depuis des générations ne se sera, quant à elle, paradoxalement pas mobilisée en restant une fois de plus en marge de l’événement. Qu’importe, l’essentiel est le résultat, donnant à ceux qui étaient là le sentiment d’avoir apporter à leur manière un petit grain de sable à l’énorme édifice qui représente le respect de son environnement.