« Retour aux Infos Avalines
Vue d’en bas, la Face est un mur. Une joyeuseté de 1000 mètres de dénivelé. D’aucuns diront l’immense plaisir à la dévaler l’hiver à ski. L’été est une autre paire de manche. On se « met dans le dur » pour la conquérir à l’unique force du mollet. En ce 10 juillet, ils étaient 75 à s’élancer dans la course. C’est un peu moins que l’an passé. L’explication vient du fait que les avalins présents l’année dernière ont préféré réserver leurs efforts pour la nouvelle épreuve des « Balcon de Val d’Isère » qui se déroulent ce samedi. L’équipe du Club des Sports de Val d’Isère, organisatrice intégrale du Kilomètre Vertical, avait de surcroît mis le curseur de la difficulté un peu plus fort que l’année dernière. « Ce sont les coureurs qui nous l’ont demandé » précise Lionel Fayolle, le manitou touche à tout de ce terrain de jeu et de souffrance. Dont acte, on est allé « Dré dans le pentu ». Pour l’orientation, c’est plus simple ! là où ça monte à en cracher ses poumons, c’est qu’on est sur le bon chemin. Le KV avalin n’a pas déçu les mollets durs, bien trempés dans l’agressivité de la piste et le chalumeau du soleil. Mais dans le monde très intime des « KVistes », 1000 mètres représentent presque une pichnette n’entravant à peine la forme étonnamment olympienne de ces coureurs hyper spécialisés. Car les meilleurs du genre ne se contentent que de ces kilomètres à la verticalité aiguë. Pas question pour eux de participer pendant le week-end aux grands trails de 65 km à travers la montagne. Les vrais coureurs de KV explosent les chronos des meilleurs enduristes sur ce type d’épreuves. Le contraire, évidement, sur les trails au long cours. Et avec les meilleurs de la spécialité, le spectacle était là et ne faisait pas semblant. François Gonon explose un chrono incroyable en avalant le grimpée en 35’ et 09’’. « Même pas mal » ni à bout de souffle au bout de l’épreuve. L’homme sait de quoi il parle. Le sourire au lèvre, une disponibilité exemplaire vis-à-vis de ses fans, l’ancien champion du monde de course d’orientation s’est dit « très détendu » pendant la course. A 36 ans, et après avoir battu Kilian Jornet, le prince des disciplines des courses outdoor, Il entraîne aujourd’hui l’équipe suisse de courses d’orientations. Chez les femmes, la catalane Laure Orgué, affole la montre en 40’57. La gazelle aux longues jambes part la semaine prochaine dans les Dolomites pour exprimer son talent et son invincibilité. Soleil, un zéro faute en terme d’organisation avec l’équipe de Vincent Jay sur le pont, un parcours de rêve et un plateau relevé, tout était réuni pour réussir l’événement. Ce fut le cas.
Benoit Launay