« Retour aux Infos Avalines
Le 27 décembre dernier aura, c’est le moins que l’on puisse écrire, laissé des traces. Pour les acteurs des stations de sports d’hiver, imaginer qu’il faille encore réquisitionner des lits pour faire dormir des naufragés de la route devrait appartenir au passé. Une poignée d’hommes et de femmes pensent que des solutions existent pour éviter ces éternels bouchons du samedi et ces engorgements qui nuisent au confort des clients venus faire autre chose que de passer des heures coincés dans leurs voitures. Ils se sont réunis il y a quelques jours autour de Roger Machet, propriétaire de l’Hôtel Samovar et président départemental de l’UMIH, la plus puissante organisation patronale des hôteliers de France. L’homme, au caractère affirmé, se bat depuis 1990 pour faire aboutir un projet de tunnel sous le col du Petit St Bernard. Pour valoriser ce projet, il fallait lui donner une structure. C’est chose faite avec la création d’une association loi 1901, le « Comité pour le Tunnel du Petit St Bernard ». Son rôle sera d’informer, de représenter, de défendre et de promouvoir ce projet. Les arguments sont forts. Un tunnel routier touristique, ne laissant passer que les voitures et certains bus, aurait de multiples avantages. Le premier serait, à l’évidence, l’arrêt de l’asphyxie routière de la Vallée de la Tarentaise où les attentes phénoménales des véhicules moteurs tournant à l’arrêt sont sources non seulement d’énervement mais aussi de pollution. Les autres points portent sur la proximité des aéroports de Genève, via le tunnel du Mont Blanc, et de Turin, de l’ouverture de nouveaux marchés et échanges avec l’Italie, de la création d’un axe routier de l’Est de l’Europe, les automobilistes n’étant plus obligés de passer par le point nodal que représente Albertville. Et puis, il y a aussi les baisses de services liées au trafic ferroviaire. Moins de trains, des horaires inadaptés, la fin des trains de nuit représentent autant de préjudices pour l’économie locale. L’association qui s’est constituée va aujourd’hui se mobiliser autour de ce projet. Sa présidente, Isabelle Gentil, restauratrice à Macot La Plagne, le sait parfaitement : Il faut fédérer. Le travail de lobby auprès du plus grand nombre d’acteurs de tous horizons socioprofessionnels est inscrit à la première ligne de ce projet. Si les discussions étaient essentiellement orientées vers les politiques, l’association pense aujourd’hui que la démarche doit être différente. Son premier travail sera de démontrer que le projet rassemble toutes les classes socio-professionnels de Tarentaise avant de frapper à la porte des politiques. Il faut donc un maximum de mobilisation. Démontrer aussi que ce tunnel serait un bienfait notamment économique pour La Rosière dont certains observateurs voient plutôt cela d’un mauvais œil. Le Comité se rapproche en ce moment de son homologue italien de la Thuile où une association présidée par Christian Manfredi s’est aussi constituée. Le travail ne manque pas et convaincre du bien-fondé de ce projet est, dans un premier temps, une priorité pour le Comité. Le dossier est prêt. Le plan du tunnel montre qu’il partirait du Pontet, en contrebas du Col du Petit St Bernard, pour arriver à la Balmette au dessus de la Thuile. Ce tunnel ferait 5 km de long et assurerait une liaison à l’année , notamment l’hiver, entre la France et l’Italie.