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Ce n’est pas une visite de chantier conventionnelle à laquelle les futurs acquéreurs des logements du Cacholet ont participé ce mercredi. La table était dressée dans un champ à l’herbe fraîchement coupée en aval de la future réalisation. Un généreux buffet était servi. Une façon, finalement, de donner un moment de plaisir, après, il faut bien le dire, un montage de dossier très complexe pour lequel les parties en lice dans la promotion de cet immeuble ont du faire preuve d’un engagement sans faille et d’une prise de risque certaine. Cela dit, le bâtiment avance bien. Il sera livré progressivement dès la fin du troisième trimestre et, pour les derniers, en décembre. Une bonne nouvelle pour les 37 acquéreurs avalins qui vont intégrer leurs nouveaux lieux d’habitation. Avec un prix compris entre 3500 et 4000 Euros le m², ces nouveaux occupants achètent ce droit au logement beaucoup moins cher que le marché réel, estimé à au moins 10000 Euros le m². Mais cette initiative communale a été concrétisée pour encourager les familles à vivre au pays, apporter des compétences professionnelles à l’année à la station et conforter le tissu social local, garantissant par là même la pérennité des écoles et des équipements sociaux. Et pour donner une durée à ce projet, aucun de ces nouveaux acquéreurs ne pourra spéculer sur la revente de son appartement pendant 20 ans au moins. « On n’avait pas les moyens d’acheter à Val. C’est un moyen pour nous de devenir propriétaire avec des prix raisonnables » nous dit un jeune couple désireux de vivre et travailler à Val d’Isère. De son côté, le maire, Marc Bauer, regarde avec satisfaction le bâtiment quasi terminé. Le chemin pour en arriver là aura été semé d’embûches et de solutions juridiques malines. Un gros travail qui a intensément mobilisé les personnels communaux et les équipes mises en place. Le montage financier, lui non plus, n’aura pas été simple. Mais au final, il servira d’exemple pour les autres promotions de ce type à venir en France. Frappé d’un recours administratif déposé par un co-propriétaire de la résidence voisine du Crêt, cette initiative a failli se gripper définitivement. Actuellement en appel, cette procédure en référé, déclarée non suspensive par le tribunal administratif de Grenoble, a rendu toute opération financière impossible avec les banques devenues frileuses à partir de ce moment. La société Urban Coop, une coopérative spécialisée dans la promotion de logements sociaux, n’a finalement pas eu d’autres choix que de trouver des solutions idoines en interne faisant appel aux actionnaires. Une levée de fonds d’avance de près de 3 millions d’Euros. Cette levée n’a en effet pas pu se faire auprès des futurs propriétaires tant que le recours n’est pas purgé. La commune et la société ont parallèlement convaincu les entreprises de constructions de reporter leurs échéances de règlement, ce qu’elles ont accepté de faire. Christophe Houdebine, directeur Urban Coop, se satisfait de ce montage particulier, tout en dénonçant publiquement l’abandon successif des banques dans ce projet. « Le paradoxe est que ce projet a démontré que l’on pouvait travailler sans l’appui des banques. Ce concept sert aujourd’hui d’exemple aux projets futurs et d’autres réalisations se feront sur ces bases nouvelles » nous dit M. Houdebine. Le directeur avoue avoir eu des nuits blanches pour résoudre ce problème. Il déclare aujourd’hui être serein face à l’avenir et la pérennité de cette construction. Le repas champêtre, sur table nappée, a démontré que le climat était plus détendu qu’il ne l’a été pendant ces derniers mois. De leurs côtés, les propriétaires sont maintenant dans les startings pour aménager leurs appartements de cette construction qui aura été développée avec un soucis de qualité environnementale comme jamais aucune construction ne l’aura été jusqu’à maintenant à Val d’Isère.