« Retour aux Infos Avalines
Ce mercredi 30 janvier a eu lieu le premier entraînement de la Coupe du Monde FIS de Ski Alpin qui se déroulera les 2 & 3 février prochains à Val d’Isère sur la "Face de Bellevarde". Le Suisse Didier Cuche, leader du classement Coupe du Monde de descente, a signé le meilleur temps de la première séance d’entraînement organisée mercredi matin sur la piste de vitesse "Face de Bellevarde" qui n’a plus été utilisée par les meilleurs spécialistes de vitesse depuis les Jeux Olympiques de 1992. Le skieur de Neuchâtel, à l’aise sur tous les types de descente cet hiver, a dévalé les 2 700 mètres du tracé de 837 mètres de dénivellation en 2'09"05 secondes devançant nettement les autres athlètes ayant comme lui passé correctement toutes les portes du tracé. L’Autrichien Christophe Gruber, deuxième, perdait ainsi 1,35 secondes – une marge impressionnante en l’occurrence. Des coureurs comme l’Américain TJ Lanning, plus rapide sous la banderole d’arrivée, ou l’Autrichien Mario Scheiber ont, comme d’autres, manqué une ou plusieurs portes du tracé d’entrainement qui a du être amputé de sa partie initiale en raison d’une nappe de brouillard enveloppant le sommet de la montagne. Marco Buechel, le vétéran de la Coupe du Monde, qui avait déjà skié sur ce parcours lors d’un test chronométré organisé dans le cadre des « préolympiques » de 1991, perdait pour sa part 1,78 secondes sur son camarade d’entraînement. Hermann Maier était lui battu de 3,43 secondes et Bode Miller de 4,06 secondes.Des spécialistes de slalom comme Ivica Kostelic ou même le Français Jean-Baptiste Grange parvenaient quant à eux à se glisser parmi les spécialistes établis, le premier ne perdant que 2"52 sur Cuche et le second 4"56.Les leaders du classement de descente étaient dans leur majorité surpris de leur première prise de contact avec "La Face de Bellevarde" qu’ils ne connaissaient pour la plupart que de réputation."C’est vraiment une piste à part, très sinueuse et exigeante sur le plan physique, il faut se battre à fond du départ à l’arrivée pour passer correctement toutes les portes. C’était une véritable lutte et mes jambes me faisaient mal surtout dans les vingt dernières secondes" commentait ainsi Didier Cuche. "J’ai fait de nombreuses fautes mais il ne faut jamais se décourager car il est toujours possible de refaire son retard sur le bas. Il faudra être très bon techniquement". "En plus, la visibilité réduite posait de sérieux problèmes car on ne distinguait pas les petites vagues du parcours. Il importera samedi de rester très concentré pour commettre un minimum de fautes. Il faut cependant relever que la piste a été très bien préparée et bien sécurisée aussi. Compte tenu de la forte déclivité du terrain, il n’était pas possible aux responsables de la FIS de tracer un autre parcours. Il fallait bien contrôler la vitesse des coureurs sinon on risquait des accidents."Parti avec le dossard numéro 1, David Poisson s’enthousiasmait : "C’était la piste qui me faisait rêver. J’ai pu me faire mes propres sensations : c’est une piste hyper technique et il y a vraiment moyen de se faire très plaisir. Je n’ai pas eu peur mais je suis soulagé de l’avoir fait. Cette piste est vraiment un mythe".Le grand Hermann Maier, qui avait déjà reconnu la piste comme simple touriste en janvier 2007 lors de la précédente épreuve de la Coupe du Monde organisée sur le massif du Bellevarde, mais sur la piste "OK" de la Daille, préfère pour sa part attendre les prochains jours pour se faire une opinion définitive sur la piste. "Il est clair qu’avec cette mauvaise visibilité et les conditions de course actuelles, il n’était pas possible de prendre trop de risques" disait l’Autrichien. "La piste est très bosselée et je n’ai pas encore trouvé mes repères. Je ne veux pas critiquer le tracé car j’étais trop loin de la ligne idéale aujourd’hui pour vraiment en connaître les limites. J’attends les prochains jours pour faire le point, en attendant je chercherai d’abord à élever mon niveau." Jean-Baptiste Grange, qui a, comme la moitié des partants, manqué une des 43 portes de direction situées sur le parcours, est lui aussi curieux de la tournure que prendront les événements dans les jours à venir. "C’est vraiment très dur, la piste est très longue donc éprouvante sur le plan physique" expliquait le jeune Français. "Cela tourne cependant beaucoup et cela ne va pas trop vite, donc cela ne me déplaît pas trop, mais j’étais vraiment fatigué sur la fin. J’avais les jambes qui me faisaient mal" disait-il encore. "Certains coureurs ont certainement du être surpris ce matin car c’est une piste très particulière. Le passage de "l’Ancolie" qui est très gelé est impressionnant. J’ai d’ailleurs bien failli m’y arrêter car j’étais cuit. J'ai vraiment eu envie de m’y arrêter. Il va falloir skier propre !" Enfin le public exprimait clairement sa satisfaction quant au spectacle: "On voit dix fois mieux qu’à la télé et on est très proches des coureurs à l’arrivée", s’extasiaient deux jeunes spectatrices. La fête du ski est donc bien lancée ! Première étape réussie donc, grâce notamment au remarquable travail des équipes de préparation, soit une trentaine de pisteurs et plus d’une centaine de moniteurs de l’Ecole de Ski Français sans oublier les militaires présents à Val d’Isère depuis plusieurs semaines. Une mobilisation générale pour que la piste soit préparée, prête et à la hauteur d’un tel événement ! Une deuxième descente d’entraînement est prévue jeudi. Le temps devrait s’améliorer et permettre de courir depuis le sommet du massif.