« Ici, nous sommes devant l’église baroque dont le clocher date de 1664 », ces quelques mots font partie du grand livre d’histoire qu’ouvrent chaque semaine les guides du patrimoine qui, à la manière de conteurs, racontent à des visiteurs captivés l’histoire du petit village de Val d’Isère. Chaque lundi de l’été et les jeudis de l’hiver Gisèle Gaide et Sylvie Gotteland emmenent avec elle un cortège de curieux, avides d’en savoir un peu plus sur leur lieu de villégiature. « La semaine dernière, 98 personnes se sont présentées pour notre visite » nous dit Sylvie et « c’est pour le confort de la visite que nous sommes deux ». Il faut dire que la découverte de Val d’Isère marche bien, peut être la plus fréquentée du circuit des stations de Haute Tarentaise. « Val est un cas un peu unique » précise Sylvie Gotteland « la visite dure une heure et demi mais elle pourrait durer 3 heures tant il y aurait des choses à dire ». Car Val d’Isère n’étant pas une station intégrée des temps modernes, son histoire remonte à loin, très loin. La maison Moris reconnue comme étant la plus ancienne du pays date de 1690. « D’ailleurs, il ne faut pas parler de chalet, dont le sens premier est un habitat en bois, mais bien de maison en pierre. La forêt n’étant pas très développée à 1800 mètres d’altitude, on construisait des maisons faites de pierre contrairement à la Haute Savoie ou l’Autriche ». Mais Val d’Isère est aussi un laboratoire architectural retraçant l’histoire des stations : « On trouve ici un chalet des années 30, celui de la Grande Ourse, qui a une valeur historique puisqu’il a été construit au moment de la mode du jazz pour danser en plein premier développement de l’activité touristique. Puis on trouve des toits en papillons, à 1 pan ou en terrasse, témoignage des modes au cours de l’évolution des stations». Incroyable paradoxe d’un temps révolu où la population quittait sa terre à cause de la neige et d’un épisode moderne où la neige est le vecteur de tout développement. « Tout la culture et l’histoire avalines est un bien composé qui séduit énormément » termine la guide du patrimoine, diligentée au pays par la FACIM et accueillie par l’Office du Tourisme qui offre chaque lundi de l’été cette plongée dans l’histoire.

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