C’est un fait. Quand on arrive à Val d’Isère à 1800 mètres d’altitude, on a du mal à croire que les pistes sont ouvertes. C’est sans compter sur l’étonnant effet du « Retour d’Est » qui au début du mois de novembre a chargé les pentes d’altitude située au dessus de 2400 mètres. Car cet apport de neige associé au soin particulier des nivoculteurs de la STVI et des pisteurs de la Régie des Pistes, a permis hier une ouverture de 15 pistes d’altitude à la qualité de neige très douce. De l’avis de Philippe Chenu, organisateur du Ski Force Winter Tour proposant des tests gratuits des matériels de l’hiver, « Le fait d’avoir monté le village de marques à la tête de Solaise à 2500 mètres d’altitude, là où tout est blanc, lui a donné un nouveau rayonnement au cœur de la montagne » constatant ainsi que l’endroit était finalement idéal Au total, près de 2000 skieurs ont passé le tourniquet de départ des remontées mécaniques « Un succès égal à celui de l’an passé » constatent les dirigeants du tourisme avalin regrettant malgré tout que les centrales de réservation aient constaté quelques annulations de réservation dues à la crainte de ne pas pouvoir skier. Dommage pour eux car, nous étant rendu sur place, les vacanciers de la Première Trace ont unanimement reconnu le plaisir d’une belle journée, souvent entrecoupée d’une longue pose du midi au doux soleil d’un automne trop tempéré. « La neige est bonne, et on ne s’attendait pas à skier autant. On est ravis » nous a dit un skieur, surpris de voir autant de blanc, venu spécialement de Marseille avec sa femme pour la circonstance. Pour autant, cette belle neige qui permet à la station d’ouvrir dans des conditions agréables 2 secteurs hauts de son domaine reste un ingrédient rare dans les parties basses. Seuls les bandeaux de neige permettant d’accueillir le Critérium de la Première Neige teinte de blanc les secteurs bas du domaine. Ces bandes de neige grossissent d’ailleurs à vue d’œil dans les petits matins froids, c’est pourquoi les organisateurs de la Coupe du Monde de Ski gardent encore un bon espoir et restent confiants. Chez les anciens, cette situation ne leur paraît pas exceptionnelle. « En 1964, on a pris la neige le 18 février, et il n’y avait pas de neige comme il y en a en ce moment là-haut ! » nous ont dit les aînés du village. Témoignage qui rappelle que l’histoire se répète. Ici à Val d’Isère, skieurs et locaux sont malgré rassurés. Ils savent maintenant que la pratique du ski est possible dans une mesure suffisante pour apporter des plaisirs certains. Et, à 23 Euros le forfait journée en ce début de saison, il serait dommage de ne pas en profiter.

---