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La nature a failli faire un pied de nez aux équipes de la route du Conseil Général de Savoie. C’est en effet sous une neige très fine, du « grésil » comme on dit au pays, qu’elles ont ouvert vendredi à midi le plus haut col de l’Europe de l’Ouest. Un vrai paradoxe puisque le col de l’Iseran a ouvert cette année avec 15 jours d’avance du fait d’un enneigement de la route très faible. « Je n’ai jamais vu aussi peu de neige depuis que je fais cela » nous a dit l’un des 9 employés de la route en charge du dégagement de cette neige sur le versant nord du Col, celui situé du côté de Val d’Isère. « Chaque année, il y en a moins ». Cela n’empêche pas ces équipes de réaliser un travail remarquable. 4 « fraises » se succèdent en convoi les unes après les autres, chacune ayant leur rôle respectif et dégagent dans des gerbes spectaculaires les névés encore présents sur la route. Derrière, un énorme « chargeur » avec un godet gigantesque racle jusqu’au sol en déblayant en même temps les cailloux tombés sur la route, plus nombreux d’ailleurs cette année. Enfin, une balayeuse termine cette tâche en rendant la route propre et prête pour la circulation. Malgré le peu de neige, le travail n’est pas sans risque. « Il faut connaître les moindres recoins de la route pour ne pas se faire surprendre par des bas côtés trop mous qui pourraient nous faire basculer » nous dit le chauffeur du « bulldozer ». Pour la première fois et pour fêter l’ouverture du dernier col à ouvrir en Savoie, les personnels de la route ont organisé une petite cérémonie conviviale et sans prétention. Un petit goûter a été offert en compagnie des équipes de « déneigeurs », de la gendarmerie, de la Régie des pistes et des représentants du Conseil Général. Auguste Picollet, élu en charge des routes, était d’ailleurs présent. Perché à 2770 mètres d’altitude, bien au delà de la limite de la floraison de la plupart des espèces végétales, le Col, au paysage lunaire, va permettre le passage entre la Maurienne et la Tarentaise à des milliers d’automobilistes, motards et cyclistes . Détail amusant : pendant ces 4 mois d’ouverture, tous les GPS redeviendront enfin justes. Ces machines indiquent que le col est le plus court chemin entre ces 2 vallées. Cela est vrai mais, lorsque l’Iseran est fermé, le Col devient donc inaccessible. Cette « tromperie » oblige donc à des centaines d’automobilistes, tombant de ce piège technologique, de rebrousser chemin. En attendant, les touristes pourront déguster la beauté de cette route car elle surplombe, dans un panorama impressionnant de vertige, les villages de Val d’Isère et de Bonneval. Rien que pour cette vue, l’Iseran vaut bien un généreux détour.