« Retour aux Infos Avalines
Le cinéaste oscarisé de la marche de l’empereur prépare un film vérité sur la forêt des pluies. Invité surprise du festival de Val d’Isère, Luc Jacquet est venu assister à la cérémonie de clôture de cette 15ème édition avaline consacrée à l’aventure et la découverte. Le réalisateur, Oscar du meilleur documentaire en 2008 pour sa « Marche de l’Empereur » a profité de sa venue pour exposer au public son prochain projet qu’il confectionne avec l’association Wild Touch, tendant à agir pour rapprocher l’homme de la nature par le biais du cinéma. En présentant le projet de « La forêt des Pluies », Luc Jacquet a posé les bases d’un discours très clairement orienté sur la sauvegarde de notre planète : « il faut qu’on arrête cette espèces de marche folle vers une impasse absolue » nous a-t-il précisé en rajoutant « La forêt des pluies, c’est un pari et l’ultime espoir de donner au grand public les moyens de comprendre pourquoi il faut sauvegarder des espaces qui sont complètement naturels et qui sont hors de la portée de notre action. La forêt primaire tropicale et d’autres espaces jamais touchés par l’homme sont aujourd’hui des espaces extrêmement lointains qui se réduisent comme une peau de chagrin. Et il va falloir prendre conscience que ces espaces ne sont pas importants pour des raisons matériels mais simplement parce qu’il faut renoncer à conquérir la nature jusqu’au bout. Il faut se ménager des espaces sauvages qui seront peut être les ferments d’une renaissance de demain. On ne peut pas se couper de la nature. La nature nous nourrit, nous fait vivre, nous fait respirer, nous hydrate et c’est pour cela qu’aujourd’hui il faut préserver ce genre d’endroits » « La chance que j’ai eue était d’avoir rencontré Francis Hallé qui est capable par sa connaissance de botaniste et ses qualités d’hommes de vous faire rentrer dans cette altérité absolue qu’est le monde du végétal » rajoute Luc Jacquet en rajoutant « Lorsque je rentre dans une forêt primaire, je ne sais pas lire et Francis y connaît l’alphabet. Francis a ce talent et cette empathie pour le monde végétal qui nous permet de pousser des portes qu’on n’avait jamais ouvertes. Pourquoi le modèle mobile serait-il plus pertinent en terme d’existence que le modèle immobile ? Cette question m’amène à me demander quelle est ma légitimité à couper des arbres, quelle est ma légitimité à m’immiscer dans la forêt pour la transformer en pâturage ? » Le long métrage que prépare le cinéaste va exposer toute cette problématique « Je veux inviter les gens à partager la chance que j’ai eue à pouvoir entrer dans la forêt primaire avec quelqu’un comme Francis Hallé qui est un très grand scientifique et un très grand humaniste. Tout reste à découvrir et j’ai envie d’inverser la tendance. Pour ce film on prend le pari de l’aventure. J’ai envie d’embarquer des gens et des talents comme Sylvain Tesson, des peintres ou Marion Cotillard pour découvrir cette aventure comme celles des naturalistes du 18ème siècle. On va peut être découvrir cette ultime phase et cet ultime monde pour donner plein de points de vue afin de faire comprendre qu’il ne s’agit pas juste d’une lubie ou d’une envie passagère mais qu’il s’agit d’une chose extrêmement importante qui peut être partagée par différents talents et artistes » « Le forêt est capable de susciter la pluie et j’ai envie de rentrer dans cet univers là ». Le public présent a pu regarder un « prologue » composé de quelques images de ce prochain long métrage.